Construire durable implique une réflexion à l'échelle du bâtiment. Dans le cas d'une maison basse consommation (BBC), il est nécessaire de travailler à la fois sur la réalisation d'un bâti étanche, isolé et pérenne et sur le choix d'équipements techniques performants. Suivi pas à pas, le chantier de la Maison Jambert-Lafarge à Angers met en pratique les règles de mise en œuvre à respecter pour réaliser un logement en béton et économe en énergie.
Construite près du centre ville d'Angers, la maison individuelle Jambert-Lafarge démontre qu'il est aujourd'hui possible, avec les matériaux existants et les modes constructifs les plus courants et les mieux maitrisés, de construire une habitation énergétiquement performante.
Suivi pas à pas, ce chantier met en pratique les règles de mise en œuvre à respecter pour réaliser au mieux un logement économe à savoir une conception bioclimatique, un système constructif performant, une bonne isolation thermique, une bonne étanchéité à l'air et des équipements performants.
Suivi pas à pas, ce chantier met en pratique les règles de mise en œuvre à respecter pour réaliser au mieux un logement économe à savoir une conception bioclimatique, un système constructif performant, une bonne isolation thermique, une bonne étanchéité à l'air et des équipements performants.
Ainsi, concevoir bioclimatique signifie comprendre et analyser comment la maison interagit avec son environnement pour mieux l'optimiser. Compacte, parfaitement adaptée dans ses proportions au milieu urbain, cette maison dont les travaux ont démarré en janvier 2010 a été conçue selon ce principe. «C'est ainsi que pour favoriser les apports énergétiques naturels, 55% des vitrages sont situés au sud et seulement 14% au nord», explique Olivier Pocholle, président des maisons Bernard Jambert. De plus, cette maison est construite avec des matériaux traditionnels tels que le ciment, le béton, le plâtre et le polystyrène expansé, éléments qui contribuent à l'inertie thermique. Ces matériaux produits localement, disponibles en grande quantité, «ne nécessitent que très peu de transport et leur impact environnemental est modéré», ajoute Olivier Pocholle. Le béton, quant à lui, est vecteur d'inertie thermique et offre un gain aussi bien sur le confort d'été que sur le confort d'hiver, permettant en plus de faire des économies sur la consommation de chauffage.
Concernant l'isolation thermique, ce chantier a privilégié l'isolation thermique par l'intérieur, qui consiste à ajouter une épaisseur d'isolant sur la face interne des parois en contact avec l'extérieur. En effet, Lafarge a mis au point un nouveau produit de doublage, le Prégymax 29.5, qui a été mis en œuvre sur ce chantier. Ce nouveau produit permet de répondre aux enjeux du Grenelle de l'environnement en termes d'isolation tout en affichant déjà une bonne longueur d'avance sur la RT 2012, et en obtenant des performances thermiques à un niveau recommandé pour les labels BBC. Enfin, conforme aux impératifs feu et aux attentes de prise en main des professionnels, il convient à toutes les applications en logement et aux établissements recevant du public (ERP). Pour une bonne étanchéité à l'air, toutes les jonctions du bâti doivent être traitées avec soin avec des menuiseries et coffrets roulants, fenêtres de toit…
Enfin, pour concourir à la sobriété énergétique de l'ensemble des équipements techniques intégrés à cette maison, une chaudière au gaz naturel à condensation couplée à un chauffe eau solaire individuel (panneau solaire thermique) et un plancher chauffant, VMC simple-flux hygroréglable ont été choisis pour leur performance et leur utilisation des énergies renouvelables.
C'est ainsi que présentée au 5ème challenge de l'Union des Maisons Françaises (UMF), dont le palmarès a été dévoilé le 5 décembre 2009, la réalisation témoin construite à côté de ce chantier a obtenu la médaille d'or dans la catégorie «Maison de Ville».
Pour consulter ce palmarès, cliquez ici
Construction d'une maison en béton
Commencée en janvier 2010, la construction de la Maison BBC Jambert-Lafarge se présente comme un véritable laboratoire des «bonnes pratiques» en matière de construction durable béton. Suivi pas à pas, ce chantier met en pratique les règles de mise en œuvre à respecter pour réaliser un logement économe en énergie. Les points de vigilance nécessitant une attention particulière portent notamment sur la conception bioclimatique, le choix d'un système constructif performant, la réalisation d'une bonne isolation thermique et d'une bonne étanchéité à l'air, et enfin l'intégration d'équipements techniques performants. Ce chantier devrait se terminer en octobre 2010.
Façade nord
Implantée près du centre-ville d'Angers, reproductible et à coût maîtrisé, cette maison est élaborée selon un mode constructif éprouvé et couramment usité en France. Elle bénéficie, à chaque étape du chantier, des atouts des matériaux Lafarge et de l'expertise de l'entreprise en matière de construction durable. Elle répond aux exigences du label BBC, anticipant la future RT 2012.
Coulage du dallage à la pompe
La réalisation de la dalle de plancher bas de cette maison s'est déroulée en plusieurs étapes. Ainsi, après le coulage des fondations, trois rangées de blocs béton ont été hourdés, sur lesquelles ont été maçonnées des planelles de la hauteur du dallage, servant de coffrage lors du coulage du béton. Puis, les artisans plombiers et électriciens sont intervenus. Un traitement anti-termites a également été effectué, destiné à protéger les soubassements. Enfin, la pose d'un film polyane, assurant l'étanchéité de l'ensemble, vient terminer les préparatifs. Ensuite, un isolant sous dalle de forme de panneau de polystyrène expansé dédié à l'isolation thermique du sol et d'une épaisseur de 80 mm a été posé.
De plus, et afin d'éviter les ponts thermiques, il était important d'éviter le passage du béton vers les couches inférieures, des panneaux d'isolant sous dalle ont donc été soigneusement jointés dans ce but. De même, les découpes pour laisser passer les conduites et gaines techniques ont été effectuées de la manière la plus précise possible.
Ici, la dalle a été coulée à la pompe avec un béton autoplaçant à fibres métalliques. Enfin, un produit de cure, obligatoire pour tout dallage suivant les règles en vigueur, a été appliqué après vérification de la planéité de l'ouvrage, dans le but d'éviter l'apparition d'éventuelles fissures.
Pour le jointement des blocs creux de 20 cm
Pour le jointement des blocs, le liant à maçonner Multibat® de Lafarge a été choisi. Il se distingue par ses qualités techniques et environnementales. En effet, il intègre un entraîneur d'air, et apporte donc au mortier une bonne ouvrabilité. Souple, onctueux et parfaitement adhérent au support, il est plus facile à travailler. De plus, ce liant à taux de CO2 réduit, génère moins de 500 g de CO2/kg. Son utilisation permet de réduire jusqu'à 20% l'empreinte environnementale des mortiers.
Des poutrelles préfabriquées en béton
Le plancher intermédiaire de cette maison est constitué de poutrelles préfabriquées en béton. Elles constituent l'ossature du plancher et vont transmettre toute la charge à venir aux appuis que sont les murs et les poteaux sur lesquels elles reposent. Les poutrelles ne sont pas jointes et sont complétées par des entrevous.
Entrevous en polystyrène expansé
Le plancher intermédiaire est également composé d'entrevous en polystyrène expansé Unimat Plancher Coffraplume de Lafarge. Ce produit est un entrevous (éléments intercalaires aux poutrelles et venant s'appuyer sur ces dernières)à surface bombée et fond voûté, particulièrement recommandé pour le coffrage léger des planchers à poutrelles de maisons individuelles. Il permet également de corriger le pont thermique du plancher d'étage. Léger, facile à manipuler et à mettre en œuvre, il permet des découpes aisées pour traiter les points singuliers.
Un béton autoplaçant de type Agilia MI Plancher Métal sous avis technique (3/06-461)
Le plancher intermédiaire est ensuite recouvert d'une dalle de répartition en béton autoplaçant.
Le procédé de doublage par l'intérieur
Ce produit est composé d'une plaque de plâtre standard BA13, et d'un panneau PSE graphite élastifié intégrant une toute nouvelle matière dans la composition du matériau, apportant des performances thermiques et acoustiques très élevées. Il présente une correction phonique de 17dB.
D'une épaisseur total de 11,3 cm, cette plaque est très facile à scier
Conditionnés par palette d'environ 40 m², les panneaux sont disponibles en largeur 1,20 m, et en 5 longueurs différentes de 2,50 à 3 m et en 4 épaisseurs (plaque + isolant) de 60 à 120 mm.
Sur ce chantier, les plaques ont été découpées à 2,85 mètres de haut et à la scie.
Sur ce chantier, les plaques ont été découpées à 2,85 mètres de haut et à la scie.
Préparation de la plaque
Après la préparation du mortier colle, l'artisan met en place sur la plaque des plots de colle en forme de "meringues".
Mise en oeuvre d'une plaque après 10/15 minutes de préparation
Mise en place d'une plaque d'un poids d'environ 30 kg.
Constructeur : Maisons Bernard Jambert
Situation : Angers
Type de maison : maison individuelle
Superficie : 108 m2
Mode constructif : Construction traditionnelle en béton
Performances énergétiques : Conforme aux exigences du label BBC (48 kWh/m2/an), conforme à la RT 2005 et adaptée à la RT 2012 et atteint le niveau A de l'étiquette énergétique
Date du chantier : De janvier à novembre 2010
Cout du chantier : 150.000 euros