EMPLOI. Les professions de spécialistes en maîtrise d'œuvre technique, de "BIM manager" et d'ingénieur tunnelier sont celles dont les salaires connaîtront la hausse la plus sensible au cours des trois prochaines années, selon une étude de Michael Page.

Vos enfants souhaitent travailler dans la construction mais hésitent encore sur le type de métier ? Ceux de spécialistes en maîtrise d'œuvre technique, de "BIM manager" et d'ingénieur tunnelier semblent tout indiqués, à l'aune de l'étude publiée mardi 3 septembre par Michael Page sur les rémunérations en France. Dans le secteur, ces trois professions arrivent en tête de celles dont le salaire connaîtra la hausse la plus significative, au cours des trois prochaines années, selon le cabinet de recrutement. Les besoins de spécialistes en VRD (voirie, réseaux, divers), qui mènent les études de mise en œuvre d'un chantier de voirie, "sont notamment liés aux problématiques d'aménagement urbain avérées dans le cadre du Grand Paris. Ceux concernant les spécialistes CVC (chauffage, ventilation, climatisation) tiennent aux dimensions environnementale et d'exploitation de plus en plus fortes dans la construction des ouvrages, les exigences de labels impliquant une forte technicité dans les fluides", explique à Batiactu Anaïs Mathy, "practice manager" chez Michael Page.

 

Dans les entreprises d'installation d'électricité et de CVC, la rémunération annuelle moyenne des conducteurs de travaux disposant de 5 à 15 ans d'expérience se trouve ainsi sur une tendance haussière et dépasse les 40.000 euros bruts, d'après l'étude. En maîtrise d'œuvre, les ingénieurs études spécialisés, notamment en CVC et VRD, et dotés là aussi de 5 à 15 ans d'expérience - la tranche la plus recherchée actuellement dans la construction -, gagnent en moyenne entre 47.000 et 60.000 euros bruts par an.

 

Autre métier qui a le vent en poupe, dans le contexte de la digitalisation du secteur, celui de "BIM (building information modeling) manager", en charge de la coordination de la maquette numérique dans sa réalisation et son déploiement auprès des différents acteurs d'un projet. "Dans le domaine du BIM, les profils sont rares car ils sont encore constitués de personnes essentiellement formées dans les entreprises, prenant appui sur leur expérience de ces 5 dernières années", décrypte Anaïs Mathy. Une rareté qui pousse les rémunérations à la hausse. Une annonce publiée par Michael Page sur le site de l'Association pour l'emploi des cadres, le 21 août, pour un poste de BIM manager réclamant au moins cinq ans d'expérience offre une fourchette de salaire de 45.000 à 60.000 euros bruts annuels. A noter aussi que la transformation numérique du secteur pousse nombre de cabinets d'architectes à créer des départements "BIM", ce qui accroît encore la demande pour ce type de compétences.

 

 

Si la profession d'ingénieur tunnelier bénéficie, elle aussi, de belles perspectives de rémunération, c'est non seulement grâce au projet du Grand Paris Express, mais également parce que ces profils "viennent en partie de sociétés internationales qui travaillent en partenariat avec les majors français du BTP, et offrent à leurs salariés des packages de rémunérations comprenant le logement à Paris", analyse Anaïs Mathy. Des largesses qui contraignent les groupes français souhaitant les recruter à une surenchère salariale.

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