Le bilan annuel publié mardi 22 janvier par le réseau de transport d'électricité RTE révèle que la consommation française d'électricité a augmenté chez les particuliers de 2,1% en 2012.Toutefois, elle a chuté de 4% chez les industriels et reculé de 1% au sein des PME et PMI en raison de la crise économique. Précisions.
Malgré une chute dans l'industrie liée à la crise, les effets d'un climat plus "froid" ont largement compensé la faiblesse de l'activité industrielle en 2012 en matière de consommation d'énergie électrique. D'après le bilan annuel publié ce mardi 22 janvier par RTE, la filiale d'EDF qui gère le réseau national de lignes à haute tension, la consommation d'électricité a en effet augmenté de 2,1% en 2012 pour atteindre 489,5 térawattheures (TWh), contre 479,2 un an plus tôt.
"Cette augmentation est due à la fois au climat, les températures ayant été globalement plus froides, et au fait que 2012, année bissextile, comptait un jour de plus", explique RTE dans un communiqué.
Dans le détail, la consommation des particuliers et des professionnels* ne cesse de s'accroître (+2,4% en 2012), poursuit le bilan. Elle est poussée par le nombre toujours plus élevé de ménages, le développement, bien qu'en ralentissement du chauffage électrique, et des besoins croissants liés notamment aux appareils numériques.
Une chute de 4% chez les industriels et un recul de 1% au sein des PME et PMI
En parallèle, la consommation électrique a chuté de 4% chez les industriels et reculé de 1% au sein des PME et PMI. "Ces baisses s'expliquent par la crise, la mutation de l'industrie française vers des activités moins consommatrices d'électricité, et des mesures d'économie d'énergie", souligne RTE.
La production d'électricité a quant à elle reculé de 0,3%, en raison d'une baisse de 3,8% pour le nucléaire -avec une part de 74,8% de la production totale-, du développement des énergies renouvelables (solaire, éolien...). De son côté, la production des centrales thermiques a chuté de 7%, avec une hausse pour celles au charbon mais une chute pour les centrales au gaz, liée à la chute des cours internationaux du charbon.
La France, le plus grand exportateur de courant d'Europe de l'Ouest
Par ailleurs, la France est restée le plus grand exportateur de courant d'Europe de l'Ouest, même si le solde des échanges s'est réduit de 21% à 44 TWh. Comme cela avait déjà été le cas en 2009-2010, le pays a été un importateur important en 2012 depuis l'Allemagne (13,9 TWh), du fait de l'essor du solaire et d'une production d'électricité bon marché à base de charbon outre-Rhin.
Parmi les autres conclusions du "bilan électrique" 2012 de RTE, l'écart entre pics hivernaux et creux estivaux de consommation ne cesse de s'élargir, en raison d'une pointe toujours plus élevée. Pour rappel, elle avait atteint un pic historique à 102,1 gigawatts le 8 février 2012 à 19h00 en raison d'une vague de froid exceptionnelle sur l'ensemble du pays.
Ce phénomène s'explique par une forte utilisation du chauffage électrique dans les logements français, qui crée une "thermosensibilité" du système électrique national analyse la filiale d'EDF : "En hiver, une baisse d'un degré des températures fait grimper la consommation de courant d'environ 2.300 mégawatts. A l'inverse, l'étiage de la consommation électrique estivale stagne autour de 30 GW depuis dix ans."
Dans les projets, figure en bonne place la mise en service cette année de la liaison à très haute tension (THT) Cotentin-Maine qui permettra en particulier l'insertion au réseau de l'EPR de Flamanville ainsi que la liaison souterraine franco-espagnole via les Pyrénées-Orientales en 2014 dont les travaux ont démarré côté français en octobre dernier. (lien) Les investissements passeront à 1,44 milliard d'euros cette année, 5,8% de plus que l'an dernier et près de trois fois plus qu'en 2004.
*Les professionnels sont d'après RTE, les petits commerces, les professions libérales, les travailleurs indépendants et services.