Les 27 Etats membres de l'Union européenne ont entériné les modalités de l'accord sur le Plan climat. Les engagements européens pour limiter le réchauffement climatique ont été répartis selon les pays et leurs contraintes industrielles. Nicolas Sarkozy s'est dit satisfait, même si plusieurs associations écologiques ont estimé l'accord décevant.
Objectif 20% : les dirigeants de l'Union européenne ont fixé vendredi les modalités pour atteindre, en 2020, une part de 20% des énergies renouvelables, pour réaliser 20% d'économies d'énergie et pour réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990. Au dernier jour de la conférence internationale de Poznan (Pologne), et malgré les réticences de l'Allemagne, l'Italie ou encore la Pologne, les 27 ont finalement trouvé un accord sur l'application du Plan climat, ou «paquet climat énergie».
«Il n'y a pas de continent au monde qui se soit doté de règles aussi contraignantes», s'est réjoui le président français Nicolas Sarkozy, par ailleurs président de l'UE pendant quelques semaines encore. Pourtant, des organisations de défense de l'environnement, telles Greenpeace, le WWF et Friends of the Earth Europe, ont jugé que cet accord constituait «un échec», au regard des différentes exemptions obtenues par plusieurs pays. Parmi les 27 membres de l'UE, certains Etats avaient en effet fait part de leur inquiétude concernant les contraintes engendrées par le Plan climat pour les industriels. Il en résulte une proportion assez faible des «permis à polluer» (quotas d'émissions de CO2) que les industriels pollueurs devront acheter aux enchères à partir de 2013. Ensuite, cette proportion augmentera de façon graduelle jusqu'en 2020.
Droit de polluer aux enchères
Les revenus des enchères, estimés à 44 milliards d'euros par an (sur la base d'une tonne de CO2 à 30 euros), iront directement dans les caisses des Etats. La moitié de ces sommes seront consacrées à des investissements, visant notamment à éviter la déforestation et développer les énergies renouvelables.
La Pologne et les autres pays de l'Est, fortement dépendants du charbon, ont obtenu au titre de la solidarité 12% des permis de polluer, contre 10% initialement prévus. Leurs centrales thermiques au charbon n'auront rien à payer en 2013, mais devront s'acquitter de la totalité de leurs droits d'émission en 2019. De son côté, l'Allemagne a obtenu la possibilité de subventionner à hauteur de 15%, sous forme d'aide de l'Etat, des investissements pour la construction de centrales très efficaces pendant la période 2013-2015.
Cet accord devrait permettre à l'Europe de préparer Copenhague, en décembre 2009, où se tiendront les négociations internationales sur le climat. Ce sera alors à la communauté mondiale d'aboutir à un nouvel accord pour contrer le réchauffement climatique.