Est-il possible de refuser ou de reporter une demande de CIF ?

 

Si le salarié remplit les conditions d'ouverture de droit en terme d'ancienneté et de délai de franchise et qu'il respecte la procédure de demande d'autorisation d'absence, l'employeur ne peut pas s'opposer à une demande de CIF.

 

Il peut cependant reporter le point de départ du CIF pour un motif de service, s'il estime que le départ du salarié en congé de formation est préjudiciable à la production et à la bonne marche de l'entreprise.

 

Tout report doit être signifié par l'employeur à l'intéressé dans les 30 jours qui suivent la réception de la demande de congé, après consultation du comité d'entreprise ou du comité d'établissement ou, à défaut, des délégués du personnel.

 

La durée maximale pendant laquelle le congé peut être différé pour ce motif est de 9 mois.

 

NOTEZ-LE
En cas de différend entre l'employeur et l'intéressé, l'inspecteur du travail dont relève l'entreprise peut être saisi par l'une des parties et pris pour arbitre.

 

L'employeur peut également reporter le point de départ du CIF en cas d'effectifs simultanément absents. Dans ce cas, il est tenu d'accorder les demandes en suivant l'ordre de priorité suivant :

 

- demandes présentées pour passer un examen ;
- demandes déjà présentées et qui ont été différées (quel que soit le motif pour lequel la demande a été différée) ;
- demandes formulées par les travailleurs qui, dans le cadre d'un congé de formation, ont dû interrompre leur stage pour un motif reconnu valable par l'employeur, après avis du comité d'entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel ;
- demandes formulées par les salariés ayant le plus d'ancienneté dans l'entreprise.

 


Quelles sont les incidences d'un CIF sur le contrat de travail ?

 

Les actions de formation du CIF s'accomplissent en tout ou partie pendant le temps de travail.

 

L'intéressé reste, pendant le congé de formation, salarié de son entreprise. Son contrat de travail est simplement suspendu. Il est donc pendant ce temps dispensé de travail. Corollaire : l'employeur n'a pas, sauf dispositions conventionnelles contraires, l'obligation de maintenir sa rémunération, pas plus qu'il n'a l'obligation de prendre en charge des frais afférents à la formation.

 

Pour bénéficier d'un maintien de rémunération, le salarié doit obtenir l'accord de l'organisme paritaire agréé à cette fin. Selon les cas, celui-ci prend en charge 80 % ou 90 % de la rémunération habituelle du salarié, sauf si celle-ci est inférieure à deux fois le SMIC. La prise en charge du salaire est alors totale.

 

Dans la pratique, l'employeur verse la rémunération et se fait rembourser ensuite par l'organisme agréé.

 

Un salarié peut toujours demander à son employeur un financement complémentaire à la prise en charge décidée par l'organisme financeur ou un financement total ou partiel d'un congé individuel de formation qui ne pourrait être pris en charge par le FONGECIF ou l'OPCA.

 

NOTEZ-LE
Le temps passé en formation est pris en compte pour le calcul des droits aux congés payés, que le CIF soit rémunéré ou non par l'employeur. Il en va de même à l'égard des droits auxquels le salarié peut prétendre du fait de son ancienneté dans l'entreprise : par exemple les primes (13e mois, vacances, bilan ou gratifications) liées à l'ancienneté.

 

Sur le plan des relations collectives, le salarié en CIF conserve le droit d'exercer des mandats de représentant du personnel ou de délégué syndical. Il reste électeur et éligible aux élections professionnelles.

 

Pendant la durée de cette formation, le salarié bénéficie de la législation de la sécurité sociale relative à la protection en matière d'accidents du travail et de maladies professionnelles.

 

À l'issue de son CIF, il bénéficie de la garantie de retrouver son emploi antérieur. L'employeur n'est en revanche pas tenu de proposer un autre emploi prenant en compte la qualification acquise pendant la formation.

 


Comment le salarié peut-il obtenir une partie de la prise en charge de son CIF ?

 

Le financement du CIF est assuré par des organismes paritaires agréés par l'État :

 

- FONGECIF (Fonds de gestion du CIF, présents dans chaque région) ;
- OPCA de branche (organismes paritaires collecteurs agréés).

 

Ces organismes collecteurs paritaires reçoivent chaque année des contributions versées par les entreprises de 10 salariés ou plus. Ils peuvent par ailleurs bénéficier d'un financement complémentaire de l'État et de la région.

 

Pour bénéficier d'une prise en charge financière, le salarié qui souhaite prendre un CIF doit en faire la demande à l'organisme auprès duquel l'entreprise verse sa contribution.

 

Mais chaque organisme définit ses propres règles de procédure de demande de financement et de prise en charge. La prise en charge financière n'a donc rien d'automatique. Un salarié qui demande un CIF n'est absolument pas sûr de bénéficier d'une prise en charge.

 

Le FONGECIF ou l'OPCA sont susceptibles de prendre en charge, dans l'ordre de priorité :

 

- la rémunération ;
- le coût de la formation ;
- les éventuels frais de transport et d'hébergement.

 


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