Après le retrait de la CGT et de FO à la troisième grand-messe sociale du quinquennat, le chef de l'Etat, a appelé, ce lundi soir, les représentants patronaux à s'emparer du Pacte de responsabilité "de manière urgente (…) Encore trop de branches professionnelles n'ont pas entamé les négociations sur les contreparties du Pacte". La bonne nouvelle vient du Bâtiment : les négociations sont en cours. Réaction de Patrick Liébus, vice-président de l'UPA.

Dans un climat particulièrement tendu, François Hollande a ouvert, lundi 7 juillet, avec le patronat (Medef, CGPME et UPA) et les cinq syndicats, la troisième conférence sociale, au palais d'Iéna. C'est un "test" pour le dialogue social qui lui est très cher, a-t-il insisté plusieurs fois.

 

Le Président de la République a affirmé que le dialogue social ne pouvait "pas être une perpétuelle surenchère", alors que les syndicats CGT et FO ont décidé de boycotter le deuxième jour de la conférence sociale de ce mardi 8 juillet. Ce discours intervient, en effet, dans un climat crispé par la mise en oeuvre du Pacte de responsabilité et les récentes décisions du Gouvernement notamment sur le report partiel du Compte pénibilité.

 

"Cette pénibilité aura toute sa place dans la législation française"

 

La pénibilité a été un progrès, a reconnu le chef de l'Etat, dans son discours. "Cette pénibilité aura toute sa place dans la législation française, quatre seuils seront applicables dès janvier 2015 couvrant un million de salariés", souligne-t-il. La suite, les partenaires sociaux, notamment dans le secteur du BTP réjoui de cette nouvelle, la connaissent déjà depuis quelques jours : six seuils seront entièrement applicables en janvier 2016. Avant de confier : "Ce report était compliqué (…) Et je veux également mettre en place toujours dans les progrès, la représentativité patronale".

 

Sur l'apprentissage et l'alternance : "Il y aura une réunion dès la rentrée. Je demande aux partenaires de venir avec leurs revendications", a-t-il martelé. Par ailleurs, concernant l'emploi, "je veux que Pôle Emploi fasse un accompagnement personnalisé, a indiqué François Hollande. Les chômeurs de longue durée doivent aussi pouvoir accéder à l'apprentissage à n'importe quel âge."

Un Pacte respecté et financé et déjà négocié avec la branche bâtiment

Et très attendu sur le Pacte de responsabilité, le chef de l'Etat a rappelé qu'il "a été discuté par l'ensemble des partenaires sociaux. Ce Pacte a été entièrement respecté du côté de l'Etat, ce pacte est financé par un plan d'économies budgétaire accompagné par un programme de Simplification particulièrement audacieux."

 

Avant de conclure à ce sujet : "Encore trop de branches professionnelles n'ont pas entamé les négociations sur les contreparties du pacte". Il a annoncé avoir demandé au "Gouvernement de mettre en place un groupe d'évaluation des négociations" en septembre. De fait, Patrick Liébus, vice-président de l'UPA, nous a confirmé que "la branche bâtiment a bien démarré les négociations au cours desquelles chaque représentant patronal et syndical participe au sein de la branche. On fait partie des bons élèves, c'est la seule bonne nouvelle !" A suivre.

 


Patrick Liébus, vice-président de l'UPA : "Un discours fade du chef de l'Etat"
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Liebus © Capeb
"Dans son intégralité, sincèrement, je ne retiens pas grand chose du discours du chef de l'Etat. Si sur le compte pénibilité, il réaffirme la mise en place du report partiel en 2016, et nous nous en réjouissons, il faut reconnaître que son discours a été fade sur plusieurs points. Pas une fois, en une heure de discours, le chef de l'Etat a évoqué l'artisanat et encore moins le bâtiment. Nous le regrettons fortement à l'UPA et nous le ferons savoir dès ce mardi aux tables rondes. Sur l'apprentissage et l'emploi restent notre cheval de bataille, et nous attendons des orientations de la part du ministre du Travail. Enfin, sur les seuils sociaux, pas un mot n'a été évoqué par le chef de l'Etat. Ces seuils freinent l'emploi et entraînent des complications de surcoûts. Enfin, sur la Transition énergétique, rien de nouveau."
Pour rappel : les seuils sociaux sont devenus un sujet brûlant depuis que le ministre du Travail a évoqué la possibilité de suspendre les seuils pendant trois ans suscitant notamment l'ire des syndicats.

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