Rendu public dimanche, un nouveau rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme «Human Rights Watch» (HRW) dénonce à nouveau les conditions de travail des centaines de milliers d'ouvriers asiatiques employés sur les chantiers de construction aux Emirats arabes unis.

Après un premier rapport publié fin mars sur les conditions « inhumaines » de la main-d'oeuvre étrangère aux Emirats, l’organisation HRW s’insurge à nouveau contre les conditions de travail des travailleurs immigrés aux Emirats arabes unis.

Le rapport de 71 pages, intitulé « Construction de tours, exploitation d'ouvriers », met en avant les « violations sérieuses » des droits des plus de 500.000 ouvriers étrangers – dont la majorité est originaire d’Inde, du Pakistan et du Bangladesh – travaillant dans le secteur de la construction.
Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient, a souligné dans ce rapport que le secteur immobilier de ce pays du Golfe connaissait actuellement un développement « spectaculaire ». Et d’ajouter : « Des centaines de tours resplendissantes se sont élevées sur le dos de travailleurs étrangers employés dans des conditions de forte exploitation ».
Dans son rapport, l’organisation dénonce le non-règlement des salaires ou le versement de salaires extrêmement bas, le non-paiement par les employeurs des frais dus aux agences de recrutement, la confiscation des passeports des travailleurs par les employeurs, ou encore des conditions de travail dangereuses « apparemment à l'origine de nombreux décès et blessures ».
« Le gouvernement dit que ces travailleurs sont libres de quitter les Emirats s'ils sont mécontents. Mais avec des milliers de dollars de dettes sur le dos et sans possibilité de nouvel emploi, la vérité c'est que ces travailleurs n'ont guère le choix », s’insurge Sarah Leah Whitson.
Suite au premier rapport, le gouvernement émirati avait vivement réagi aux accusations de HRW. Le ministre du Travail Ali Al-Kaabi affirmait alors que « se concentrer sur les infractions en ignorant les efforts déployés » par les autorités était « injuste et arbitraire ».
Rappelons que le gouvernement émirati avait promis, après une série de grèves sauvages en 2005 et au début 2006, « de respecter les droits des ouvriers en légalisant les syndicats et en appliquant fermement les lois sociales, qui sont relativement bonnes sur le papier». Selon l’organisation « le gouvernement n'a pas tenu ses engagements pour l'instant ».
Les autorités ont toutefois annoncé la semaine dernière un projet d'amélioration du sort des travailleurs étrangers. HRW s’est félicite, y voyant un résultat direct de son nouveau rapport, transmis au gouvernement émirati le 27 octobre.

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