Eau stagnante dans les douches, WC unique pour 22 étudiants, trafic de cannabis dans les «cuisines», mini-chambres non-conformes aux normes de sécurité : d'année en année, «ça empire» à la cité universitaire de Nanterre, même si Léa, Stéphanie et Sissoko finissent «par s'habituer».
Les tours de la résidence universitaire ne sont pas toutes logées à la même enseigne, mais le bâtiment F où loge Sissoko, Malien de 30 ans, en master de gestion d'entreprise, «était mieux l'année dernière et sera pire l'année prochaine».
«On a une plaque de cuisson, un WC sans lumière et une douche sur trois où l'eau ne stagne pas pour 22 étudiants de l'étage», explique le jeune homme, «scandalisé» par des conditions de vie qui lui interdisent «un minimum d'hygiène». Assis sur les morceaux de moquette qu'il a entassés dans sa chambre de 9m2 pour cacher le lino, Sissoko souffle: «ce que j'attendais de la France quand j'étais au Mali, c'est tout à fait le contraire de ce que je subis ici».
Quand il arpente le couloir bleu pâli de son étage, il s'agace des jeunes des cités proches qui «squattent la cuisine, fument, boivent et crachent», de l'ascenseur en panne «au moins deux fois par semaine», des tours de nettoyage entre résidents parce que «les femmes de ménage ne viennent qu'une fois par semaine», etc.
«Les alarmes incendie ont été installées l'année dernière seulement, parce qu'on a tellement protesté ! Il y a neuf étages, deux escaliers et un ascenseur en panne pour 200 étudiants !», renchérit Stéphanie, 23 ans, en master de psycho et présidente à Paris X de la Fédération des étudiants en résidence universitaire de France (Feruf).
Fraîchement relogée dans la partie rénovée de la Cité U qui accueille 1.400 étudiants au total, la jeune fille montre la porte défoncée des armoires électriques dans chaque couloir. «Les plaques sautent tout le temps, donc on s'organise, système D, on remet nous-mêmes le disjoncteur, d'ailleurs quand on l'appelle, c'est ce que le Crous nous encourage à faire», sourit-elle.
Mais ouverts à tous les vents, ces disjoncteurs permettent aussi aux voleurs de vérifier l'absence des étudiants et de piller leurs chambres, fait suffisamment fréquent pour justifier une pancarte d'appel à la vigilance à tous les étages.
L'organisation électrique de la chambre de Léa, 21 ans, en master de droit, et qui partage son 9m2 plein à ras bord avec sa soeur faute de moyens, est aussi un chef d'oeuvre d'équilibre à lui tout seul. La seule prise de terre est reliée à une multiprise qui accueille le frigo, la chaîne Hi Fi, la télévision et l'ordinateur en continu, le ventilateur et le fer à repasser en option. «Et quand je mets le four à micro-onde, je débranche tout le reste !». «Ma famille est en Afrique, c'est l'endroit le plus tranquille pour moi. On finit par s'habituer», soupire la jeune fille, habituée à travailler sur ses genoux, sous l'étendoir à linge et dans les odeurs de cuisine.
«On a une plaque de cuisson, un WC sans lumière et une douche sur trois où l'eau ne stagne pas pour 22 étudiants de l'étage», explique le jeune homme, «scandalisé» par des conditions de vie qui lui interdisent «un minimum d'hygiène». Assis sur les morceaux de moquette qu'il a entassés dans sa chambre de 9m2 pour cacher le lino, Sissoko souffle: «ce que j'attendais de la France quand j'étais au Mali, c'est tout à fait le contraire de ce que je subis ici».
Quand il arpente le couloir bleu pâli de son étage, il s'agace des jeunes des cités proches qui «squattent la cuisine, fument, boivent et crachent», de l'ascenseur en panne «au moins deux fois par semaine», des tours de nettoyage entre résidents parce que «les femmes de ménage ne viennent qu'une fois par semaine», etc.
«Les alarmes incendie ont été installées l'année dernière seulement, parce qu'on a tellement protesté ! Il y a neuf étages, deux escaliers et un ascenseur en panne pour 200 étudiants !», renchérit Stéphanie, 23 ans, en master de psycho et présidente à Paris X de la Fédération des étudiants en résidence universitaire de France (Feruf).
Fraîchement relogée dans la partie rénovée de la Cité U qui accueille 1.400 étudiants au total, la jeune fille montre la porte défoncée des armoires électriques dans chaque couloir. «Les plaques sautent tout le temps, donc on s'organise, système D, on remet nous-mêmes le disjoncteur, d'ailleurs quand on l'appelle, c'est ce que le Crous nous encourage à faire», sourit-elle.
Mais ouverts à tous les vents, ces disjoncteurs permettent aussi aux voleurs de vérifier l'absence des étudiants et de piller leurs chambres, fait suffisamment fréquent pour justifier une pancarte d'appel à la vigilance à tous les étages.
L'organisation électrique de la chambre de Léa, 21 ans, en master de droit, et qui partage son 9m2 plein à ras bord avec sa soeur faute de moyens, est aussi un chef d'oeuvre d'équilibre à lui tout seul. La seule prise de terre est reliée à une multiprise qui accueille le frigo, la chaîne Hi Fi, la télévision et l'ordinateur en continu, le ventilateur et le fer à repasser en option. «Et quand je mets le four à micro-onde, je débranche tout le reste !». «Ma famille est en Afrique, c'est l'endroit le plus tranquille pour moi. On finit par s'habituer», soupire la jeune fille, habituée à travailler sur ses genoux, sous l'étendoir à linge et dans les odeurs de cuisine.