Roubaix, Ville d’Art et d’Histoire, s’apprête à ouvrir le 15 mai prochain l’une des plus imposantes maisons Folie du projet Lille 2004, la Condition Publique. Visite de cet ancien lieu de conditionnement de la laine réhabilité en gigantesque fabrique culturelle.

Inscrit en 1998 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, ce monumental bâtiment de près de 2 hectares est l’un des premiers édifices à structure de béton, entièrement recouvert de toits-terrasses (1900-1902 : dates de construction, Albert Bouvy : architecte). Ses dimensions sont tellement impressionnantes que l’on pourrait prendre l’image d’un quartier dans le quartier. La Condition Publique se compose de deux halles de 2400 m2 chacune, distribuées par une rue intérieure en forme de U de 140 m de long pour 15 m de large, couverte par une verrière. Des dizaines de petites salles et de laboratoires désaffectés prennent également place à l’intérieur. A l’extérieur, les 244 mètres de façades, décorées d’un appareillage de briques émaillées, s’élèvent à plus de 10 mètres de haut. Et l’une des découvertes de cette réhabilitation - menée par l’équipe d'architectes Patrick Bouchain / Loïc Julienne - a été de trouver deux prairies d’un grand intérêt éco-systémique sur les toits-terrasses, nées d’un siècle de dépôt organique.

Un mot d’ordre guide cette réhabilitation : garder et transmettre la mémoire du bâtiment où des entreprises étaient installées jusqu’en 1998, et respecter au maximum ses lieux en concevant un outil brut, souple et modulable. La Condition Publique s’organise donc autour de quatre pôles :
1. La fabrication et la création à travers un grand espace d’ateliers, des plateaux de répétition, des studios de pré-production musicale, un espace botanique d’expérimentation et d’étude sur les toits terrasses.
2. La diffusion avec une salle de spectacle et de répétition de 800 places debout et 400 assises, un espace d’exposition, une grande halle pour les manifestations et expositions exceptionnelles, et la rue couverte qui peut accueillir braderies, marchés et art forain.
3. Les lieux de vie sont partie prenante du projet avec l’estaminet, le restaurant, le bazar, tous animés du même souffle : amener de façon conviviale la rencontre et le débat entre les disciplines, autour des envies, avec les hommes.
4. Enfin la formation, la pratique, et l’éducation populaire : un enjeu majeur auquel la Condition Publique répond en accueillant l’UniverCité Populaire de la ville : un espace pour apprendre, comprendre, échanger, se former.
Quatre pôles pour une même volonté : favoriser l’échange entre art, patrimoine et mémoire pour faire de la Condition Publique un nouveau type d’équipement culturel, loin de la simple salle de spectacle.

Manu Barron, directeur artistique de la Condition publique à Roubaix avec Pascale Debrock, souhaite que cette ancienne usine devienne un lieu expérimental ouvert à tous les amoureux de la culture et de l'art contemporain. Avec son équipe il s’efforce de faire naître de nouvelles formes de création artistique. Et selon lui, « l’important dans la culture, ce sont les aventures humaines, pas la multiplication des lieux. »

www.laconditionpublique.com


La semaine prochaine, Batiactu présentera la Brasserie des Trois Moulins à Lille.

actionclactionfp