L'Autorité de la concurrence vient d'infliger d'importantes amendes à six entreprises réunionnaises de BTP pour des pratiques anti-concurrentielles, de 2006 à 2008, sur le marché de certains produits de construction utilisés dans les structures en béton armé.
Six entreprises réunionnaises de BTP viennent d'être sanctionnées lourdement par l'Autorité de la concurrence. Cette dernière a annoncé, ce jeudi dans un communiqué, leur avoir infligé 5 millions d'euros d'amende. Elle leur reproche des pratiques anti-concurrentielles, de 2006 à 2008, sur le marché de certains produits de construction utilisés dans les structures en béton armé.
Les six sociétés (Arma Sud, Ravate, Sermétal, C.Steinweg, KDI Davum et Mer Union NV) sont condamnées pour s'être "réparti les marchés" et avoir "empêché le développement de leurs concurrents" dans les secteurs des treillis soudés et des armatures métalliques, précise le communiqué. Trois d'entre elles ont été condamnées à une amende supérieure à un million d'euros : Ravate (2,1 millions), Sermétal (1,4 million) et KDI Davum (1 million). Arma Sud a vu sa sanction réduite de 10% (à 332.000 euros) "pour ne pas avoir contesté les faits", indique l'Autorité.
L'ensemble des chantiers de la Réunion concerné
Dans son communiqué, l'Autorité de la concurrence rappelle qu'entre 2004 et 2009, la demande d'armatures métalliques et de treillis soudés à La Réunion a fortement augmenté à la suite de la mise en chantier d'importants projets d'infrastructures, comme la route des Tamarins. La Société Arma Sud a été créée pour faire face à cette hausse de la demande. C'est alors que les principaux transformateurs de treillis soudés et d'armatures métalliques de l'île (Sermétal et Réunion Armatures, Ravate), se sont entendus avec Arma Sud "pour que celle-ci ne concurrence ni Sermétal ni Réunion Armatures et intervienne uniquement en tant que sous-traitant de ces dernières".
L'Autorité de la concurrence estime que ces pratiques ont "empêché toute évolution du marché et gelé la concurrence au détriment des entreprises de BTP qui sont clientes de ces matériaux de construction". Elle précise aussi que, de 2005 à 2011, "une grande partie des opérateurs du secteur - transporteurs, transformateurs, négociants/revendeurs" se sont entendus afin que le prix de vente des treillis soudés soit moins favorable pour les revendeurs non membres de l'entente. En outre, des mesures de blocage des importations ont été mises en place.
Par conséquent, c'est "l'ensemble des chantiers réunionnais qui ont été concernés par ces pratiques, notamment celui de la route des Tamarins", a conclu l'autorité administrative indépendante.