Hugo Lebrunet - ENSA Nantes
"Aujourd'hui désaffectée, la passerelle Eiffel à Bordeaux est un objet mort et immuable dans la ville, alors que la question de sa reconversion se pose sans succès depuis sa mise à l'arrêt. Avec un ouvrage de franchissement à moins de 200 m qui accueillera bientôt tous types de flux et au risque de lui créer un doublon peu utile, reconvertir l'ancienne passerelle ferroviaire en nouvel ouvrage de franchissement n'est alors plus une solution pertinente. Eiffel 21 se propose de reconvertir la passerelle en espace public et d'y accueillir un laboratoire unique s'adressant à l'ensemble des cultures urbaines du 21e siècle. Plutôt que d'adopter la posture d'un ouvrage de franchissement, le nouveau projet s'arrête symboliquement là où la passerelle fut tronçonnée une fois désaffectée et donne à voir la façade d'un nouvel équipement public pour la ville de Bordeaux. Ces nouvelles accroches urbaines sont à la fois Café, Marché de street-food et Halles urbaines, des lieux directement connectés à la ville, ouverts à tous et appropriables par les habitants. Alors que l'espace de la passerelle est laissé intouché et libre d'appropriation, les piles qui supportent la structure métallique du pont sont l'occasion de greffes ponctuelles. Sortes de couteaux-suisses architecturaux, les Culture Box constituent de grands volumes non programmés, dont l'organisation intérieure et la façade peuvent-être réagencées sur le long terme pour répondre aux besoins de programmes différents.
Eiffel 21 fait le choix de reprogrammer un ouvrage d'art abandonné à travers le vecteur culturel. La notion de culture et ce qu'elle représente pour l'homme étant par essence en mouvement perpétuel, l'intention majeure de cette reconfiguration est d'offrir aux cultures urbaines un lieu d'échange et de partage inédit leur donnant les moyens de cette mouvance, au sein d'un espace capable de se reconfigurer à mesure que les cultures évoluent", nous informe le communiqué.
