Complexe hôtelier et logements, duo inédit de la Zac des bords de Seine

Le concepteur a donc essayé de faire rimer inventivité et créativité. Ainsi, pour l'immeuble d'habitations de haut standing (8.000 euros/m2), le projet met en scène des loggias "boîtes" en zinc disposées en quinconce conçues comme des greffes : "Il s'agit d'une superficie supplémentaire, un élément important dans un milieu urbain où la surface foncière est tendue", note l'architecte. Techniquement, ces balcons sont élaborés dans une structure de métal extérieure à la manière d'un grand échafaudage fixé en façade. Objectif : empêcher les ponts thermiques.

Dans cette logique de performance énergétique, l'architecte a également joué sur une isolation importante en s'appuyant sur l'épaisseur du mur, soit 36 cm. Il s'agit d'un pré-mur composé de 12 cm de polyuréthane, 7 cm de peau extérieure en béton de ciment blanc, 4 cm de béton pour le mur intérieur, et la partie centrale de 12 cm remplie de béton coulé sur le chantier. Un mur massif, véritable choix de l'architecte : "J'aime l'architecture solide, pérenne qui prend des airs qualitatifs", confie-t-il.

Et ce n'est pas tout, puisqu'une autre originalité s'est glissée dans le programme : la mise en place de passerelles, elles aussi faisant office de pièces supplémentaires. "Les balcons en cascade et les passerelles visent à casser l'échelle, mais également à fournir de la lumière par leur orientation", complète Jean-Baptiste Pietri. Car nul doute que le point fort du projet réside dans l'éclairage naturel : double orientation et double ventilation privilégiées. Et l'effet est là puisque les appartements se distinguent par leur captation de la lumière.

La même attention a été apportée pour le complexe hôtelier de 167 appartements. "On a misé sur le même matériau, les même menuiseries. Néanmoins, le calepinage des fenêtres est aléatoire", souligne le maître d'œuvre. En outre, les façades sont également esthétiquement différentes, et notamment les locaux techniques qui viennent se nicher dans une tour en brique brun foncé et l'enveloppe matricée donnant sur le quai de la bataille de Stalingrad.

Enfin, dernier défi que devait relever le projet : la densité puisque sur 3.300 m2 de foncier, 15.000 m2 devaient être bâtis. Pour cela, l'architecte a orchestré des respirations spatiales notamment grâce au jardin paysager central. Et le projet, malgré sa densité, semble avoir plu car l'ensemble des logements a été vendu en l'espace de trois mois. Désormais, il ne reste plus qu'aux premiers occupants à s'emparer de ces bâtiments pour savoir si ces drôles de structures rempliront leur rôle de confort et de bien-être.

Maître d'ouvrage : Eiffage/Cofim
Architectes : Jean-Baptiste Piétri - Anthony Fournier-Baïxas - Emilie ballu - Jeremy Louette
Surface : 15.000 m2
BET Développement durable : Franck Boutté Consultant
BET fluides : Anthiope
BET acoustique : Avel
Paysagiste : Atelier Jour
Logements : BBC/ NF Logements/HQE
Résidence hôtelier : BBC/NF Logement / HQE 7.0
Coût de construction : environ 2,5 millions d'euros

Pour Jean-Baptiste Pietri, l'ambiance des loggias est celle d'un balcon sauf que celui-ci n'est pas totalement ouvert. Une manière de conserver un peu d'intimité dans un univers aussi dense.

Techniquement, ces balcons sont élaborés dans une structure de métal extérieure à la manière d'un grand échafaudage fixé en façade

Dans un environnement aussi dense, laissant parfois apparaître des vis-à-vis, l'enjeu résidait à offrir néanmoins un maximum de lumière. Pour cela, les loggias et les orientations ont été méticuleusement travaillées.