L'étude dévoilée la semaine dernière à Batimat, par l'organisme de veille commerciale Vecteur Plus, souligne une croissance de 3,6 % des projets de marchés publics cette année, tandis qu'elle pointe une nette baisse en valeur des projets (-11%). La forte pression sur les prix et une «vive concurrence» en sont les principales explications. Détails.
La construction dans le secteur public connait un effet de la crise plus «amorti». D'après la photographie minutieuse des marchés publics du bâtiment du 1er janvier 2010 au 30 octobre 2011, livrée par Vecteur Plus, le nombre de marchés dans ce secteur ne désemplit pas. Avec 78.299 marchés, soit l'équivalent de 19,9 milliards d'euros, enregistrés cette année, le secteur bondit depuis janvier 2010 (+ 3,6%). Pour mémoire, 75.581 marchés, soit l'équivalent de 22,1 milliards d'euros, ont été signés l'année précédente à la même période.
«Le secteur des marchés publics affiche une bonne dynamique, souligne Hervé Chevallier, responsable de l'activité Intelligence, Marchés chez Vecteur Plus. En revanche, nous observons une baisse de la signature des marchés, équivalente à 11%, en raison d'une forte pression sur les prix. La tension des finances publiques, une concurrence de plus en plus vive entre les acteurs et une bonne tonicité des marchés en sont les principales explications. Sans compter que l'acheteur devient en cette période de crise plus exigent.»
Parmi les maîtres d'ouvrages les plus actifs et porteurs de marchés au sein du secteur par rapport à l'année dernière, les communes (+6,6%) et les sociétés d'économies mixtes et syndicats (5,9%) arrivent en tête du classement tandis que les opérateurs publics (-3,6%) et les acteurs sociaux et de la santé (-4,2%) reculent. « La forte baisse du secteur de la santé, qui pèse pourtant 21% du marché en valeur, est effectivement une surprise, signale Hervé Chevallier. Les difficultés financières des hôpitaux et les tensions des bailleurs sociaux pourraient expliquer cette baisse.»
Régression des marchés des conseils généraux
Un focus consacré aux conseils généraux montre leur claire « régression». Les collectivités territoriales, quant à elles voient leurs marchés diminuer globalement (-1,4%) sur une période de 10 mois (Janvier-Octobre 2011). « Nos constatons surtout que ce sont les projets les plus importants qui baissent », note Hervé Chevallier.
Par ailleurs, la dynamique régionale décryptée par Vecteur Plus confirme la volonté des DOM-TOM (15,1%) suivis de la région Rhône-Alpes-Auvergne (9,1%) de poursuivre leurs projets alors que l'Ile-de-France baisse sensiblement (-1,0%). «On note également que 69 % des marchés sont attribués au département d'origine au sein duquel a été signé le contrat», ajoute Vecteur Plus.
Focus sur l'achat local
L'étude livrée la semaine dernière par Vecteur Plus montre que 69 % des marchés sont attribués au département d'origine au sein duquel a été signé le contrat. En détails, par exemple, près de 80% des achats locaux consacrés aux VRD et espaces extérieurs sont réalisés à l'intérieur du département. Au contraire, 60 % des marchés des équipements d'agencements sont réalisés hors du département.
