L'énergie réactive, issue de l'écart entre l'énergie électrique consommée et celle réellement utilisée, coûte 48 TWh/an au niveau européen. Si sa compensation est maîtrisée dans les grandes entreprises, la technologie reste encore méconnue dans les PME-PMI. Pour y remédier, Fidelise a développé une solution complète à leur attention. Explications.

L'écart entre l'énergie électrique consommée et l'énergie électrique utilisée a un coût. Et pas des moindres puisqu'il représente, au niveau européen, 48 TWh/an, autant dire l'équivalent de la production de quatre centrales nucléaires !

 

Appelée aussi énergie réactive, celle-ci ne peut pas être supprimée, mais il est possible de la compenser. Elle apparaît lors du fonctionnement de moteurs ou de ballasts de tubes fluorescents, dont une partie « active » est transformée en chaleur ou en mouvement, tandis qu'une partie « cachée » ou « réactive » assure le maintien du champ magnétique dans les bobinages.

 

Gain de temps et d'argent pour l'électricien

 

Si ce phénomène de pertes dues au déphasage entre l'intensité et la tension des circuits alternatifs est identifié et maîtrisé par les grandes entreprises industrielles qui ont adopté des solutions ad hoc, en revanche, il reste encore peu connu dans le secteur des PME-PMI. Notamment car cela demande des études préalables, représentant du temps et de l'argent pour ces structures. En effet, pour compenser cette énergie réactive, "il faut compter environ 2.000 euros", nous indique Mathieu Perchais, cofondateur de Fidelise, une jeune entreprise qui a développé une solution complète pour les petites structures. "D'autant que même en déboursant le montant pour ces études préalables, les entreprises vont rarement au bout de la démarche", constate-t-il.

 

Sa solution ? Une offre, à destination des installateurs-électriciens, comprenant un outil de diagnostic à distance - pour éviter les déplacements et la pose d'appareils coûteux. L'outil se base sur une infrastructure à deux niveaux : l'une composée d'une plateforme qui déterminera en amont si un utilisateur est éligible à la compensation et de la superviser si c'est le cas ; un second niveau comprend des actionneurs sans fil installés en complément de cette partie logicielle, pilotés par la plateforme.

 

Un budget d'environ 20.000 € sur 4 ans

 

Une première expérimentation s'est faite avec le groupement Les Mousquetaires (Intermarché), qui a permis à Fidelise d'être lauréat de l'appel à projets Green Tech. Désormais éligible au dispositif des Certificats d'économie d'énergie (CEE), la solution a trouvé du crédit et peut avancer des arguments d'ordre financier et technique auprès des installateurs. En effet, précise Mathieu Perchais, une PME-PMI pourra se passer d'investir dans un transformateur, mais aussi pour celles qui ont des installations de faible puissance, d'allonger la durée de vie de leurs équipements électriques. Côté prix, la licence proposée par Fidelise est de 490 € par mois, et valable deux ans renouvelables, soit un total (hors intérêt) de l'ordre de 20.000 €. « En France, plus de 35.000 installations restent à effectuer au sein des PME-PMI. Sans compter les collectivités qui représentent un fort potentiel également. D'ailleurs nous sommes en discussions avec la région PACA pour déployer notre procédé », conclut le cofondateur de Fidelise.

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