Dans le cadre d'une nouvelle "Stratégie nationale pour l'architecture", la ministre de la Culture a invité trois groupes de travail d'architectes à plancher sur l'évolution de l'architecture. Il en ressort plusieurs leviers. Découvrez les six principaux.
Faire évoluer l'architecture de manière à la rendre accessible au plus grand nombre et sensibiliser au "bien construit", c'est à cette tâche ardue que trois groupes de travail* d'architectes se sont attelés afin de faire émerger "une Stratégie nationale pour l'architecture". Un rapport doit être remis prochainement à Fleur Pellerin, ministre de la Culture.
La réflexion s'est organisée autour de trois thèmes : "sensibiliser-mobiliser" ; "innover" et "développer". Le fruit de ces échanges et auditions, menés en collaboration avec le Conseil national de l'ordre des architectes, ont permis de dégager plusieurs orientations.
Innovation, coopération et formation
Tout d'abord, les architectes doivent davantage se tourner vers l'innovation avec l'appui de la "transversalité d'une discipline au caractère scientifique, technique et éminemment culturelle". Ensuite, les groupes de travail ont insisté sur l'importance de pouvoir intervenir sur le bâti existant, et ainsi affirmer que "préserver c'est transformer", précise un communiqué du ministère de la Culture. Pour cela, ils prônent "la nécessité des liens entre la formation, la recherche et les différents métiers de la construction et du design, qui appellent de meilleures coopérations". Les auteurs du rapport proposent aussi de renforcer "l'ancrage scientifique, professionnel et territorial de la formation initiale et continue des architectes" et soulignent l'importance de l'accompagnement des jeunes professionnels.Des propositions attendues en septembre
Autre point abordé : la structuration de la profession, qui doit pouvoir répondre aux évolutions de la société et de la commande. Dernier point et pas des moindres : la consolidation de "l'exemplarité du concours, caractéristique française récemment confirmée par le Premier ministre, à travers notamment une maîtrise d'ouvrage mieux formée aux enjeux architecturaux et à même d'assumer une gestion vivante de son patrimoine".Quid de la suite ? Dans le prolongement de ces échanges, la ministre de la Culture devrait faire des propositions au Gouvernement en septembre après une concertation interministérielle faisant le lien avec les politiques économiques, urbaines, écologiques et d'aménagement du territoire.
* Frédéric Bonnet, Boris Bouchet et Hélène Riblet (groupe 1), Marc Barani, Marie Zawistowski, Paul Chantereau et Lorenzo Diez (groupe 2), Paul Chemetov, Lucie Niney et Christine Edeikins (groupe 3)
- Ramener le seuil de recours à architecte à 20 ou 40 m² (surface DP). Pour cela, transposer immédiatement à 150 m² le seuil de surface de plancher (au lieu des 170 m2 actuellement imposés par le décret de 2012) et entamer un abaissement progressif du seuil sur 10 an.
- Limiter le recours aux contrats de partenariats à des procédures d'exception, et pour ces contrats, il faut plutôt choisir l'entreprise pour la construction et la maintenance après le choix du maître d'œuvre
- Rendre obligatoire le recours à l'architecte pour prétendre à un prêt "vert" à taux zéro.
- Préférer la procédure de concours à la procédure adaptée en dessous des seuils.