DÉBAT. Présenté ce vendredi 19 avril, le rapport "Habiter dans 20 ans" du think tank Terra Nova questionne la place du logement pour les sociétés futures.
Où et avec qui habiterons nous dans 20 ans ? A travers cette question posée dans son rapport, le think tank Terra Nova appelle cette fois à se projeter au-delà de la conjoncture pour tenter d'imaginer les futures pratiques liées à l'habitat.
Si les programmes d'habitat partagé ou intergénérationnel aiguisent de plus en plus les appétits des promoteurs traditionnels, comment être sûr qu'ils incarnent moins un habitat atypique et exclusif, qu'un réel moyen d'endiguer la crise du logement.
Sur le constat des tendances actuelles du logement en France, Terra Nova a dressé 4 scénari plus ou moins optimistes pour la cohésion des territoires. "Le logement arrive très loin dans les revendications du Grand débat national (…) mais toutes les difficultés ressenties transpirent le mot logement", a réagi le ministre du Logement Julien Denormandie chez Léonard, où était présenté le rapport de Terra Nova.
Dans les quatre hypothèses prédictives du think tank, une constante : la métropolisation, de plus en plus décriée pour avoir été privilégiée au détriment de villes moyennes aujourd'hui dépeuplées. Pour Julien Denormandie, un premier pas aurait déjà été franchi, en passant de "Paris et le reste du monde" au concept de métropoles. "Maintenant, il faut créer des pôles économiques secondaires dans les villes moyennes", insiste-t-il.
Un inéluctable changement des usages
Terra Nova imagine ainsi en premier lieu, un scénario pas si futuriste d'une concentration métropolitaine, qui ne profiterait qu'à elle-même, ou ruissellerait très légèrement vers sa proche périphérie. Le second scénario fait écho au premier, et témoignerait d'une "saturation urbaine" qui finirait par profiter aux villes moyennes et zones rurales, en échange d'un bouleversement des usages professionnels (télétravail, déménagement de bureaux).
Autre scénario, celui de la révolution du partage, où l'on assisterait à un gain d'espace et de qualité de vie dans les logements métropolitains, grâce à un recul de la voiture individuelle au profit des véhicules autonomes, et plus largement un développement de l'économie du partage.
Le dernier scénario, et le seul "désirable" car il assurerait un réel équilibre de territoire, est celui du "réseau des métropoles". Avec un réel ruissellement du dynamisme métropolitain vers le reste du territoire, qui accueillerait des programmes mixtes logement-bureau, toujours associé à une normalisation du télétravail.
Julien Denormandie a affirmé que son mandat visait à aborder l'habitat à travers les angles de la mobilité et des nouveaux usages. Créer de nouveaux modes de transport qui rapprochent "bassin d'emploi et bassin de vie", tout en poursuivant la réflexion sur les nouveaux modes de travail.