Le déploiement des énergies renouvelables est prévu dans le cadre de la transition écologique. Mais cet essor de sources intermittentes pose de nombreuses questions en termes de coût, de capacité des réseaux à les accueillir ou de stockage pour mieux corréler production et consommation. Jean-Louis Bal, président du SER, fait le point dans le cadre d'une conférence organisée par l'association Equilibre des Energies.
La transition écologique est engagée, en France et dans le monde. Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER), dresse un panorama de l'économie du secteur : "En 2013, 200 GW de puissance ont été installés à l'échelle globale, dont 120 GW de renouvelables. Ils se répartissent à peu près équitablement entre hydroélectricité, éolien et photovoltaïque. Les investissements dans le monde sur ces énergies atteignent les 250 Mrds de dollars et sont en constante augmentation".
A l'occasion d'une conférence de l'association Equilibre des Energies (EdEn), il est également revenu sur la spécificité française : "L'objectif de 23 % d'EnR en 2020 ne sera certainement pas atteint. Nous serons plus proches des 17 ou 18 %. Du côté de l'électricité, la part des EnR atteint les 19,5 % en 2014, et elles atteindront probablement les 23 ou 24 % en 2020, ce qui n'est pas trop loin de l'objectif affiché de 27 %". Le président du SER estime que le retard sera surtout pris dans la production de chaleur et dans le secteur des transports.
La variabilité des énergies à gérer
Avec ce développement attendu, qui sera principalement porté par l'éolien terrestre et le solaire photovoltaïque, va se poser un nouveau problème, celui de l'intermittence et de la variabilité de production de ces énergies. "Dans le système électrique, il y a déjà des aléas liés à la consommation ou à des pannes, ou des erreurs de prévision. Une température qui varie de 1 °C engendre une différence de consommation de 2.300 MW. Les aléas existants sont donc déjà supérieurs à ceux introduits par les EnR", souligne Jean-Louis Bal. Il n'y aurait donc pas de souci majeur à l'intégration des renouvelables, d'autant que des outils de prévision de production pour l'éolien et le solaire existent et permettent d'anticiper les variations. "Jusqu'en 2020, le système sera parfaitement capable de 'digérer' les EnR. Au-delà, avec l'augmentation de leur proportion, à hauteur de 40 % dans la production électrique, le réseau devra subir des adaptations. Mais la moitié de ces énergies seront programmables, comme l'hydraulique ou la biomasse", annonce-t-il.Découvrez la suite de l'article en page 2.