Batiactu : Et sur l'environnement réglementaire, notamment en ce qui concerne les aides à la rénovation ?
P. Pelletier : Les dispositifs doivent être ajustés et testés, comme le Crédit d'impôt qui doit être fixé à un bon niveau pour 5 ans. Il faut le sanctuariser sur la durée, ce qui n'est pas le cas actuellement où le crédit d'impôt n'est pas assuré d'exister dans les années qui suivent le moment où sont décidés des travaux. Il y a des variations permanentes qui lui font perdre son caractère décisif, capable d'emporter la décision des ménages. Pour l'heure c'est juste un effet d'aubaine et ce n'est pas le rôle de l'argent public. A choisir, il vaudrait mieux un niveau moins élevé mais sur une durée plus longue.
P. Pelletier : Les dispositifs doivent être ajustés et testés, comme le Crédit d'impôt qui doit être fixé à un bon niveau pour 5 ans. Il faut le sanctuariser sur la durée, ce qui n'est pas le cas actuellement où le crédit d'impôt n'est pas assuré d'exister dans les années qui suivent le moment où sont décidés des travaux. Il y a des variations permanentes qui lui font perdre son caractère décisif, capable d'emporter la décision des ménages. Pour l'heure c'est juste un effet d'aubaine et ce n'est pas le rôle de l'argent public. A choisir, il vaudrait mieux un niveau moins élevé mais sur une durée plus longue.
Batiactu : Y a-t-il d'autres sujets que le Plan Bâtiment Durable va aborder ?
P. Pelletier : Oui, la communication notamment, afin de s'adresser aux ménages en collaboration avec l'Ademe. Il faudra adapter notre argumentaire pour donner l'envie de rénover. Les économies de charges ne sont pas l'unique levier : les notions de confort ou de valorisation patrimoniale en sont d'autres. Les travaux réalisés à l'occasion d'une transaction immobilière, lorsque le bien est vacant et que des audits obligatoires sont réalisés, pourraient également emmener la rénovation dans la vie des ménages. Il faudra travailler avec les collectivités territoriales pour qu'elles partagent cette information. Ce n'est pas encore précis mais nous avons l'intuition qu'il est nécessaire de travailler sur le marketing de la rénovation énergétique de façon collégiale, avec de grands partenaires du monde du bâtiment et de l'immobilier.
Sur le décret Tertiaire, quelle que soit la décision du Conseil d'Etat, l'important est de maintenir la dynamique de l'action. Nous allons nous attacher à continuer à développer la charte d'engagement volontaire, sortie en 2013, et dont une nouvelle version 2017 verra le jour, prenant en compte les évolutions du contexte général, notamment les aspects de sobriété ou de neutralité carbone. Il faut continuer à éclairer les pratiques dans les années à venir !
Batiactu : Quelle articulation voyez-vous entre l'expérimentation E+C- et la future réglementation environnementale ?
P. Pelletier : L'expérimentation est la bonne méthode pour co-construire la réglementation grâce à des retours d'expérience. La future réglementation - qui ne sera plus seulement thermique mais environnementale, ce qui est maintenant accepté par tous - met en lumière un certain nombre de sujets qui feront les bâtiments responsables de demain : des enjeux de santé, de confort, de connectivité, d'intégration dans l'îlot ou le quartier. Notre ambition est de continuer à publier des notes sur certains de ces thèmes pour que la filière en discute et que ces notes s'enrichissent d'appréciations plus larges, de syndicats, d'industriels, d'utilisateurs… Il faudra juste se donner le temps nécessaire pour avoir des retours variés et en nombre suffisant. Ce temps n'est pas lié à des considérations de filières de matériaux ou d'énergie. Mais il est évident que l'horizon de 2018 est trop proche et que même 2020 paraît incertain pour avoir le temps d'en tirer des enseignements et d'écrire une réglementation. Quoi qu'il en soit, il faut que les gens se lancent : c'est l'occasion de participer à l'élaboration des règles de demain.