L'année 2012 a été contrastée suivant les secteurs de l'industrie thermique, aéraulique et frigorifique française. Uniclima a présenté les chiffres clés de l'année et esquissé les perspectives pour 2013 : les sources de chaleur renouvelables (solaire thermique, pompes à chaleur, chaudière bois), fortement chahutées, espèrent du mieux, avec la hausse continue du coût de l'énergie.
Les adhérents du syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques (Uniclima) ont connu des fortunes diverses en 2012. "Le marché des chaudières gaz et fioul a globalement progressé de 1 %", relate Pierre-Louis François, le président du syndicat. "Mais, plus en détail, on note que les chaudières individuelles fioul ont baissé de 7 % tandis que les chaudières à condensation ont progressé de 9 %. Et là encore, les évolutions sont contrastées selon s'il s'agit de chaudières à gaz (+11,9 %) ou au fioul (-13,7 %). La progression de l'énergie gaz est liée à la RT 2012", poursuit-il. La crise économique inciterait les utilisateurs à opter pour des solutions moins onéreuses que les chaudières fioul à condensation. "Le marché de la rénovation reste difficile", précise Pierre-Louis François. Le marché des brûleurs livrés en caisse a connu une légère hausse (+2,3 %) qui confirme la stagnation du marché des chaudières dans l'existant. "Si le secteur s'est correctement porté en 2012 c'est que les clients vont à l'économie dans un contexte incertain", estime le président.
Les EnR ne sont pas à la fête
Le marché global des radiateurs, quant à lui, a connu une année 2012 de hausse (+12 %), liée principalement au retour dans le neuf des installations de chauffage à eau chaude par anticipation de la RT 2012. Du côté des équipements liés aux énergies renouvelables en revanche, l'année écoulée a été moins rose. Le marché des capteurs solaires thermiques s'est établi à 249.600 m² (-0,5 %), en stabilité relative après plusieurs années de baisse. "Les changements fréquents autour du crédit d'impôt ont déstabilisé les clients potentiels, qui se sont tournés vers le chauffe-eau thermodynamique (+29 %)", analyse Pierre-Louis François. Et si le marché est stabilisé, c'est principalement lié à la croissance des installations de production d'eau chaude collective. "Mais les industriels restent très vigilants", prévient le président d'Uniclima, car d'après les premiers résultats des moteurs de calcul de la RT 2012, il semble qu'on puisse répondre aux consommations réglementaires sans recourir au solaire dans le collectif. Il est donc probable qu'en 2013, les +20 % de ces capteurs ECS aient une toute autre allure". Dans le même temps, en individuel, les chauffe-eau solaires et systèmes solaires combinés ont fortement décliné en 2012, de l'ordre de -15 %.
Coup de barre pour les pompes à chaleur
"Pour les pompes à chaleur, qui étaient une des grandes avancées du Grenelle, c'est une catastrophe qui se poursuit", déplore Pierre-Louis François. Les différents segments ont connu des baisses : les PAC sur vecteur eau ont régressé de 6 % par rapport à 2011, tandis que les PAC air/eau ont reculé de 4,6 %. Et le secteur ne progresse plus dans les petites puissances (inférieures à 10 kW) ce qui est interprété comme un signe inquiétant par Uniclima. Les pompes à chaleur géothermiques ont également continué de chuter fortement, avec -17 % par rapport à 2011. "C'est une technologie condamnée car non comprise dans le moteur de calcul de la RT et à cause de la complexité réglementaire", déclare Frédéric Bruyère, administrateur d'Uniclima. Les chaudières bois ont progressé (+3,6 %), l'année 2012 marque donc l'arrêt des baisses constatées en 2010 et 2011.
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