TRANSPORTS. La Fédération française du bâtiment Grand Paris Île-de-France souhaite intensifier la concertation pour répondre aux besoins des professionnels du bâtiment qui circulent dans la zone francilienne. Elle regrette que l'offre des véhicules ne soit pas adaptée aux besoins des entrepreneurs.

Une mobilité plus verte mais toujours accessible aux professionnels du bâtiment, est-ce possible ? Dans un communiqué du 10 juin, la Fédération française du bâtiment (FFB) Grand Paris Île-de-France affirme être en faveur de la transition vers une mobilité plus durable, alors que la seconde phase des zones à faibles émissions (ZFE) est entrée en vigueur le 1er juin dans la métropole du Grand Paris. À ce sujet, la fédération a voulu rappeler son engagement pour permettre une transition énergétique des véhicules, tout en demandant aux pouvoirs publics de considérer les besoins liés à l'activité des salariés de la filière du bâtiment.

 

Des restrictions de plus en plus contraignantes

 

En effet, depuis le début du mois de juin, les véhicules à moteur diesel de type Crit'air 4 ont l'interdiction de circuler sur l'ensemble du périmètre délimité par l'autoroute A86 (A86 exclue). Cela concernerait 12% des artisans franciliens, dont certains utilisateurs de poids lourds, selon la chambre de métiers et de l'artisanat d'Île-de-France. Les restrictions se durciront dans les années à venir, une idée qui inquiète la FFB Grand Paris IDF, qui alerte les pouvoirs publics. "L'offre de solutions de mobilité propre n'est pas en adéquation avec les besoins des entreprises de la filière", affirme la fédération, qui parle notamment de la faiblesse de l'autonomie de certains véhicules ou encore de la capacité de chargement de ceux-ci.

 

31% des professionnels du secteur qui travaillent dans la métropole indiquent que le principal frein à la transition de leurs véhicules n'est pas le prix mais l'inadaptation de l'offre. En outre, plus de 50% des entreprises et artisans ne connaissent pas ou peu les aides disponibles à l'achat de véhicules plus vertueux.

 

Une demande de solutions alternatives

 

 

Répondre à cette urgence passe par la mise en place d'un guichet unique à destination des professionnels, afin d'améliorer la lisibilité des aides et leur harmonisation, estime l'antenne locale de la FFB. Celle-ci demande également aux pouvoirs publics l'harmonisation des dérogations sur la ZFE parisienne et métropolitaine. Enfin, l'une des solutions clés envisagées serait la "modification du calendrier ou la mise en place d'une période pédagogique de non-verbalisation spécialement pour les poids lourds, principalement Crit'air 3, qui seront interdits de circulation dès juillet 2022". Cette interdiction concernerait cette fois-ci près de 30% des professionnels, toujours selon la chambre de métiers et de l'artisanat d'Île-de-France.

 

L'antenne locale de la fédération cherche à rappeler que, si les professionnels du bâtiment sont enclins à modifier leurs moyens de transports pour répondre aux enjeux environnementaux, ils ont besoin de solutions "alternatives techniquement et économiquement viables". Une exception sera faite jusqu'au 30 juin 2022 pour les entreprises fortement fragilisées par la crise sanitaire. Elles pourront déroger à l'application des règles de la ZFE métropolitaine sur les véhicules Crit'air 4. En attendant que les discussions se poursuivent entre la fédération et la métropole, la FFB tiendra un webinaire sur le sujet de la mobilité avec la ville de Paris, la métropole du Grand Paris et l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique, le vendredi 11 juin.

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