La prévention des risques professionnels impose d'anticiper en amont du chantier les situations de coactivité, à l'origine de nombreux accidents. En particulier, les risques d'interférence liés à la circulation des engins et véhicules. La sécurité sur le chantier dépendra en partie de la qualité de cette préparation.
La première des démarches est de penser à l'organisation du chantier dès la phase de conception. L'idée étant de proposer à ce stade un phasage des tâches qui permettra de supprimer les interférences entre les différents flux de circulation.
Préparer le chantier
Avant même le démarrage des travaux, les risques d'interférence liés à la circulation et la manoeuvre des engins, doivent être intégrés dans le projet d'organisation du chantier. Lors de la phase de conception, le maître d'ouvrage doit ainsi établir, un plan de circulation et de signalisation en privilégiant la spécialisation des différentes voies : engins, véhicules de service, piétons. Pour les opérations de bâtiment excédant un montant de 760.000 euros, la construction d'une voie d'accès permettant aux véhicules et aux piétons d'accéder au chantier devra être en outre prévue.Cette action sera complétée, pour les chantiers soumis à coordination, par une description par le coordonnateur SPS, des moyens à mettre en oeuvre : accès au chantier des véhicules, engins et piétons, voies de circulation, zones de déplacement, etc.
Les causes de la plupart des accidents répertoriés étant liées à la présence de piétons, au croisement des flux de circulation, aux manoeuvres en marche arrière des engins, aux conditions environnementales défavorables, tous ces points doivent faire aussi l'objet d'une étude en amont du chantier.
Réaliser une étude des accès au chantier
Cette étude doit prendre en compte aussi bien l'accès des véhicules et engins que celui des piétons. Pour les premiers, il s'agit de prévoir :- le gabarit des véhicules qui interviendront sur le site y compris ceux des fournisseurs et des sous-traitants ;
- les charges maximales des véhicules et engins, le nombre approximatif de véhicules, la fréquence des entrées ;
- les rampes d'accès, dont la réalisation doit tenir compte des capacités de franchissement des engins ou des véhicules devant les emprunter, de façon qu'elles présentent une structure et un état de surface compatibles avec leur usage (revêtement, qualité du compactage, etc.). Les rampes d'accès dont la pente est supérieure à 10 % doivent être signalées.
Pour les piétons, l'étude d'accès doit prévoir l'aménagement de voies et chemins d'accès reliant le cantonnement, le parking du personnel, les postes de travail et le réseau routier. Des voies et chemins d'accès doivent être réalisés avant le début des travaux, en évitant de leur faire traverser les zones de travail et de circulation des véhicules et engins.
En cas de franchissement d'une zone de circulation ou de dénivelé important, il est également nécessaire de prévoir pour les piétons des passerelles de franchissement ou des escaliers de chantier.
Pour tout savoir des mesures de prévention à adopter concernant les engins de chantier, les Editions Tissot vous conseillent la documentation « Sécurité des chantiers du BTP - Guide illustré ».