RE 2020. A quelques mois de l'entrée en vigueur de la réglementation environnementale 2020 (RE2020), le Cinov a établi une liste de propositions. Parmi elle, celle d'augmenter le coefficient de conversion d'énergie primaire du bois dans la réglementation environnementale 2020, par rapport à ce qu'il est dans l'expérimentation E+C-.

Les grands arbitrages de la future réglementation environnementale 2020, qui fixera les règles pour la construction neuve, auront lieu lors du premier semestre de l'année prochaine. C'est en amont de cette période décisive que la fédération Cinov, qui réunit les syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du conseil, de l'ingénierie et du numérique, a publié un certain nombre de propositions visant à rendre cette RE2020 "applicable et pragmatique".

 

Les ressources biomasse "ne sont pas infinies"

 

C'est dans ce cadre que le Cinov propose d'augmenter le facteur de conversion du bois-énergie, en le faisant passer de 0 à 0,6. Dans la réglementation thermique 2012, le coefficient d'énergie primaire (Cep) est de 1 pour toutes les énergies, sauf l'électricité (2,58), comme le rappelle à Batiactu une experte du Cinov. Mais, dans le cadre de l'expérimentation E+C-, qui préfigure la réglementation environnementale 2020, le Cep pour le bois est situé à 0. Or, "si l'énergie bois est bien une énergie renouvelable, elle doit néanmoins être consommée avec parcimonie car les ressources ne sont pas infinies". "C'est la raison pour laquelle nous demandons un changement à 0,6 qui permettrait aussi d'éviter la modulation pour les émissions de gaz à effet de serre des énergies utilisées dans le bâtiment (McGES), présente dans la RT2012, dans la RE2020". Dans un souci de simplicité, la fédération invite effectivement les pouvoirs publics à oprter pour le moins possible de modulations.

 

Par ailleurs, la France est toujours contrainte, rappelle l'organisation, d'importer du bois pour couvrir ses besoins, et "un coefficient trop favorable n'incite pas à la mise en place d'une enveloppe performante ou au couplage avec d'autres énergies renouvelables type solaire thermique et donc n'incite pas à utiliser cette ressource avec parcimonie", analyse le Cinov.

 

 

Concernant le Cep des autres énergies, donc l'électricité évidemment, le Cinov s'oppose au projet gouvernemental de baisser celui de l'électricité en se projetant sur le scénario 2035 dans la programmation pluriannuelle de l'énergie : "Cet arbitrage éminemment politique doit se faire sur des arguments actuels fiables et argumentés et non sur des scénari prospectifs qui pourraient ne pas être respectés."

 

Maintenir l'exigence de perméabilité à l'air

 

Les propositions du Cinov, au nombre de quatorze, brassent large. Parmi elles, on peut notamment trouver le fait de renforcer le coefficient Bbiomax lorsque cela est possible, inciter à l'installation de chaleur renouvelable plutôt que des panneaux photovoltaïques dont la disponibilité en données environnementales et les conditions d'efficacité de mise en œuvre mettent en doute la performance en cycle de vie pour le critère carbone, ou encore maintenir l'exigence de résultat pour la perméabilité à l'air de l'enveloppe et l'étendre aux petits tertiaires.

 

L'ensemble des propositions de l'organisation sont disponibles en cliquant ici.

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