L'usine de Saint-Pierre-la-Cour (Mayenne) brûle aujourd'hui des déchets solides broyés plutôt que des carburants fossiles pour produire du ciment. Lafarge porte ainsi le taux de substitution de cette unité à plus de 80 %, afin de réduire l'empreinte carbone de sa production. Explications.
Depuis 1997 déjà, la cimenterie Lafarge de Saint-Pierre-la-Cour utilisait des combustibles alternatifs pour alimenter son four : pneus usagés, farines animales, solvants, biomasse… En 2006, l'usine inaugurait un atelier de pneus broyés, puis un premier atelier de déchets solides broyés en 2013. Ces derniers incluent des plastiques, papiers, cartons, textiles et encombrants de déchetterie, collectés auprès d'industries locales. Aujourd'hui, le taux de substitution des carburants fossiles augmente encore, passant de 60 % à plus de 80 %, avec l'inauguration d'un second atelier de déchets solides. Lafarage explique : "Avec ce second atelier, la cimenterie devient l'un des sites industriels les plus performants en matière environnementale en Europe. Elle sera (…) la première usine française à atteindre un tel taux de substitution de fossiles".
La valorisation des déchets permettra d'éviter l'émission de 100.000 tonnes de CO2 par an, réduisant ainsi l'empreinte carbone du groupe cimentier (et sa facture énergétique). Cette industrie, particulièrement gourmande en énergie en raison de ses procédés de production impliquant l'utilisation de fours portés à 2.000 °C, cherche à réduire ses émissions par tous les moyens possibles. Le recours aux déchets solides broyés entraîne également le développement d'une économie circulaire à l'échelle du territoire tout en apportant une solution aux entreprises locales qui souhaitent faire de la valorisation. Ainsi, 60 % des déchets brûlés dans la cimenterie proviennent des Pays-de-la-Loire et de Bretagne.
Le projet a bénéficié du soutien de l'Ademe qui a apporté une aide de 0,9 M€. L'agence participe également à la validation des procédures d'acceptation des différents types de déchets, contrôlée par la Direction régionale de l'environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL).