Neuf cimentiers ont écopé d'une amende totale de près de 830 M€ pour entente sur le prix du ciment sur le marché indien. Parmi eux, Lafarge India devra s'acquitter la somme de 67 M€, mais l'entreprise, qui conteste la décision de l'autorité de la concurrence indienne, fera appel.
L'autorité de la concurrence indienne (CCI) a épinglé neuf cimentiers pour entente sur les prix. Elle explique avoir identifié des pratiques en infraction avec la législation indienne sur la concurrence de 2002 et avoir enquêté à partir de 2010.
Suite à cette enquête, elle a infligé à neuf entreprises une pénalité représentant 0.5 fois leur résultat net pour les années fiscales 2009/10 et 2010/11. Parmi les sociétés visées, Lafarge India, filiale du cimentier français, qui écope d'une amende de 67 M€. Or, « Lafarge conteste le bien-fondé des accusations contenues dans ce rapport, qui reposent essentiellement sur des considérations économiques non démontrées », a indiqué une porte-parole du groupe à l'AFP. Lafarge, qui ne dément pas le montant de l'amende, a aussi décidé de contester la décision et de faire appel, arguant que le groupe « a mis en place une politique stricte pour se conformer aux lois sur la concurrence dans tous les pays dans lesquels il opère ».
« L'accord anti-compétitif » révélé par la CCI revêtait « un comportement concomitant et coordonné des cimentiers sur le prix, le transport et l'approvisionnement du marché », indique la Commission. Les cimentiers n'auraient pas utilisé toutes les capacités disponibles afin de réduire l'offre et augmenter les prix dans une période de forte demande, précise-t-elle.
De son côté, Holcim, avec ses filiales ACC et Ambuja Cement, reçoit les sanctions les plus lourdes, avec respectivement 161 M€ et 163 M€, soit un total de 324 M€. Le groupe helvétique conteste également les accusations des autorités indiennes et entend entreprendre toutes les mesures juridiques possibles afin de défendre son point de vue.