Selon une enquête de l'Insee, le crédit d'impôt compétitivité et emploi (CICE) aurait permis de soutenir l'activité des entreprises françaises dans un climat difficile, notamment en ralentissant le coût du travail.
Entré en vigueur le 1 er janvier 2013, le CICE a eu du mal à être compris lors de son lancement. Dorénavant, il semble bien faire partie du panel de solutions offertes aux entreprises françaises. Ce dispositif, qui permet des baisses de charges sur les bas salaires - rémunérations qui ne vont pas au-delà de 2,5 Smic - a, selon une enquête de l'Insee, aidé les dirigeants à freiner la hausse du coût du travail. "Depuis 2012, la hausse du coût horaire en France est beaucoup plus modérée, avec notamment l'entrée en vigueur du CICE", note l'Insee.
Fin septembre, l'Insee indiquait que le coût horaire moyen en France atteignait 33,7 euros. Dans la construction, le coût annuel s'établissait à 48.046 euros et le coût horaire moyen était de 30,3 euros, soit des coûts légèrement inférieurs à la moyenne. A titre de comparaison, en Allemagne, le coût du travail a progressé en moyenne par an de 3,3 % entre 2012 et 2014.
Les artisans du bâtiment toujours pessimistes
En conséquence, le taux de marge qui avait reculé entre 2011 et 2012 (- 1,5 point) s'est stabilisé. "Le taux de marge moyen est stable, les salaires augmentent de 2,5 % et les charges sociales seulement de 0,5 % sous l'effet de la mise en place du CICE", précise l'Insee. Qu'en est-il des secteurs ? Les services aux particuliers (+ 2,2 points), la construction (+ 0,8 point), les transports et l'entreposage (+ 0,5 point) ont vu leur taux de marge s'améliorer entre 2012 et 2013. Un résultat qui pourrait être porté par des salaires plus faibles dans ces activités, et donc les bénéfices directs du CICE.Malgré ce constat, si certains secteurs comme l'industrie manufacturière semblent profiter d'un climat des affaires meilleur, le secteur du bâtiment reste lui bien pessimiste. "En octobre 2015, les artisans du bâtiment sont plus nombreux qu'en juillet à annoncer une baisse de leur activité sur la période récente et, dans une moindre mesure, pour les trois prochains mois", souligne l'enquête trimestrielle de conjoncture dans l'artisanat du bâtiment.