INTERNATIONAL. Le gouvernement chinois a annoncé le 17 mai 2024 une série de mesures phares pour reprendre en main le secteur de l'immobilier, en grande difficulté depuis plusieurs années. Il espère ainsi relancer le marché, en le rendant plus accessible.
Des quartiers entiers à moitié construits, laissés à l'abandon. Des immeubles flambants neufs mais sans aucun habitant. Nous sommes bien en Chine, où il est possible de voir des paysages urbains à l'arrêt, inachevés ou inoccupés, comme figés dans le temps.
Une situation qui s'explique notamment par le durcissement des conditions d'accès au crédit mis en place par Pékin ces dernières années. Cette politique, censée limiter l'endettement des promoteurs, avait conduit une partie d'entre eux à la faillite, laissant derrière eux de nombreux chantiers à l'abandon et des logements invendus. Le secteur immobilier chinois "est toujours dans une période d'ajustement" reconnaît ainsi Liu Aihua, porte-parole et cheffe économiste du Bureau national des statistiques (BNS), cité dans une dépêche de l'Agence France presse (AFP).
Face à ce constat, le gouvernement a décidé le 17 mai 2024 de reprendre en main le secteur, qui correspond à presque 25% du PIB du pays.
Encourager le rachat des logements invendus par les autorités locales
Une des mesures phares annoncées par le gouvernement consiste à permettre aux autorités locales de racheter les logements invendus pour les rendre plus abordables. Cela concerne surtout les zones où s'accumulent des stocks immobiliers importants.
La Banque populaire de Chine prévoit ainsi de débloquer 300 milliards de yuans de prêts à bas taux, soit 38 milliards d'euros, pour la mise en place de cette mesure. "Les entreprises d'État locales sont encouragées à utiliser les fonds pour acheter des logements commerciaux à prix raisonnable dont la construction est achevée", explique Tao Ling, fonctionnaire de la Banque populaire de Chine, via l'agence Chine nouvelle.
Réduire les taux d'apport minimum pour l'achat
En plus de débloquer des prêts à destination des autorités locales, le gouvernement a annoncé vouloir baisser l'apport minimum nécessaire pour acheter un logement. Il tombera ainsi à 15% pour un premier achat et à 25% pour un deuxième. Grâce à ces taux particulièrement bas, il espère ainsi pousser les chinois à réinvestir dans l'immobilier et pousser la reprise du secteur.
Assurer la livraison des logements en construction
Enfin, face à l'accumulation de logements inachevés, la Chine a affirmé sa volonté de mener à leur terme les chantiers de construction engagés. Des réunions sont prévues dans les jours qui viennent avec les acteurs du secteur afin de préciser la stratégie du gouvernement.