Le chiffre d'affaires des travaux publics en France aurait baissé de 11% début 2009, selon le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), Patrick Bernasconi. Le plan de relance tarde à devenir opérationnel, et les craintes se portent à présent sur 2010. Explications.
Après un premier recul de 11% pour le premier semestre 2009, le chiffre d'affaires du secteur des Travaux publics devrait légèrement reprendre en fin d'année : «La reprise devrait intervenir au cours du second semestre mais il y une difficulté à passer au mode opérationnel du plan de relance», précise Patrick Bernasconi, président de la FNTP, qui table sur une baisse de -8% pour la globalité de l'année.
Etat des lieux
Pour Patrick Bernasconi, cette baisse est à relativiser avec les très bons chiffres de 2008 : sur les 10.000 projets des collectivités locales recensés en février par la FNTP, 6% sont d'ailleurs achevés et 36% ont vu leurs travaux débutés. Mais 48% de ces chantiers n'ont pas encore démarré, près de 10% sont différés et 0,4% sont annulés. Quant à la commande privée, qui représente plus du tiers du chiffre d'affaires des travaux publics, elle est en très forte chute avec -25% pour le premier semestre.
Mais, selon la FNTP, le pire reste à craindre en 2010 où les volumes des travaux en matière de grands chantiers d'infrastructures seront au plus bas. En effet, ceux de la seconde phase de la LGV Est ne démarreront probablement pas avant le second semestre, le plan de financement n'étant pas achevé, en raison notamment du refus de la région Champagne-Ardenne.
Quelles solutions ?
«Il est absolument nécessaire d'arrêter rapidement le plan de financement global du projet afin de lancer l'appel d'offres au cours de l'été pour un début des travaux en septembre 2010», insiste Patrick Bernasconi. Le calendrier actuel du démarrage des travaux des autres lignes à grande vitesse (LGV) n'étant prévu que fin 2011 voire début 2012 pour Bretagne-Pays de Loire et Tours-Bordeaux.
Pour soutenir l'activité du secteur, Patrick Bernasconi, qui se rendait mardi après-midi à l'Elysée, plaide aussi pour la création d'un livret des infrastructures durables (LID), défiscalisé avec le même plafond que le Livret A (15.300 euros). Une solution qui pourrait générer dès la première année 5 milliards d'euros d'encours, ce qui permettrait de financer 12 milliards de travaux, selon la FNTP.