RÉEMPLOI. Le projet Chaume Urbain, réalisé dans le cadre d'un permis de construire temporaire à Aubervilliers en 2021, cherche un repreneur pour une nouvelle vie. Un de ses concepteurs nous en dit plus.
Chaume Urbain vient d'être déconstruit et est désormais en quête d'une nouvelle destination, "une troisième vie", selon les mots d'Axel Adam, architecte du collectif MoonWalkLocal.
Implanté à la sortie d'une bouche de métro, près d'une station de tramway à Aubervilliers en 2021, ce projet a la particularité d'être réalisé à 80 % avec du bois de réemploi. "La charpente provient de différents chantiers de démolition et de fournisseurs", explique Axel Adam. En effet, 50 % du stock de matériaux utilisé a été récupéré chez des constructeurs de vieux matériaux près du chantier. Les autres 50 % proviennent du stock du charpentier ayant travaillé sur le projet, qui avait rassemblé des réserves de vieux bois lors d'anciens chantiers.
Le chaume enlevé et composté, mais reconstituable
À travers ce prototype, les matériaux ont bénéficié d'une seconde vie et pourraient donc en avoir une troisième, grâce à un nouveau projet. La structure, désormais démontée, est actuellement en cours d'acheminement chez le charpentier pour être stockée dans de bonnes conditions, à l'abri dans un hangar.
D'une surface de 235 m², cette rue couverte mesure 40 mètres de long, 4,5 mètres de large et 7 mètres de haut. Si la structure a été préservée, la couverture, elle, n'a pas pu être conservée : "La dépose du chaume est compliquée en raison de sa forme", précise l'architecte. "Mais nous pourrons le refaire sans problème si le nouvel emplacement et le contexte le permettent." Le collectif apprécie particulièrement ce matériau compostable, pour ses qualités d'étanchéité, de résistance au froid et ses propriétés acoustiques, mais reste ouvert à d'autres options : bardeaux en bois, zinc, polycarbonate… Chaume Urbain se veut évolutif, y compris dans l'agencement de sa structure et de sa charpente, permettant "de créer de nouvelles formes, d'ajouter ou de retirer des parties, voire d'intégrer un virage", ajoute Axel Adam.
Une rue couverte, plusieurs possibilités
Surnommée le "mille-pattes" en raison de sa forme organique, cette rue couverte a pour vocation première de protéger et de servir de passage aux habitants et riverains, mais elle peut aussi se transformer en marché éphémère ou en lieu pour des défilés de mode. Pour bénéficier de cet objet architectural, il faudra compter environ 200 000 euros pour le remontage, selon les caractéristiques du sol et autres conditions d'installation.