TRANSITION ÉNERGÉTIQUE. Récemment taclé par le Gouvernement, le biofioul doit pourtant être considéré comme un élément du mix énergétique, rappelle la Fédération française des combustibles, carburants & chauffage. La filière maintient donc son plan de déploiement de ce produit d'origine biologique contenant 30% d'ester méthylique de colza.


Dans une récente réponse écrite parue au Journal officiel, le Gouvernement jugeait sévèrement le rôle du biofioul dans la décarbonation de la France, et par extension sa place dans le mix énergétique de demain, au travers de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et de la Réglementation environnementale 2020. Le moment s'avère donc délicat pour les agriculteurs, distributeurs, chaudiéristes et chauffagistes qui ont lancé en septembre dernier leur plan de déploiement du biofioul - un combustible d'origine biologique contenant 30% d'ester méthylique de colza - mais qui doivent faire face à l'interdiction des chaudières au fioul et au gaz, dans le neuf comme dans l'existant, à compter du 1er janvier 2022.

 

 

Une sorte de schizophrénie entre les travaux sur le décret et la communication gouvernementale

 

Aux dires de l'exécutif, les objectifs énergétiques de l'Hexagone seraient plutôt incompatibles avec cet essor du biofioul, la SNBC prévoyant même une disparition quasi-complète des combustibles liquides, y compris d'origine biologique, dans le bâtiment. Comment les professionnels réagissent-ils à cette prise de position plutôt tranchée ? "Nous continuons le déploiement du biofioul", répond Éric Layly, président de la Fédération française des combustibles, carburants & chauffage (FF3C), à Batiactu. "On est en phase d'essai pour valider le fonctionnement des chaudières et les émissions liées à la combustion, une phase qui va durer jusqu'à fin avril. Cela doit ensuite aboutir à un arrêté de spécification du biofioul pour la fin 2021, de sorte à lancer la commercialisation en 2022." Des essais réalisés sous l'égide du Bureau de normalisation du pétrole et auxquels participe la Direction générale de l'énergie et du climat, une entité dépendant du... ministère de la Transition écologique. D'où l'incompréhension des acteurs de la filière, surpris par cette sorte de schizophrénie.
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