BOIS ÉNERGIE. Après une nouvelle baisse des aides publiques à l'achat d'installation de chauffage bois domestique, les ministres de la Transition écologique et du Logement ont été interrogées par des sénateurs sur les intentions du Gouvernement concernant le développement de ces solutions. Si elles ont assuré leur volonté de continuer à soutenir la filière, elles ont cependant reconnu d'autres priorités.
L'année 2025 s'annonce plus que sombre pour la filière du chauffage au bois domestique. Après une première baisse de 30% en avril 2024, les aides dans le cadre de MaPrimeRénov' dédiées à ce type d'énergie ont en effet connu un coup de rabot supplémentaire de 30% en ce début d'année.
Des coupes successives qui n'ont pas manqué de faire réagir le secteur, dont les ventes de chaudières et poêles se sont effondrées de 70% entre 2022 et 2023 d'après le sénateur Daniel Chasseing. Ce dernier a ainsi interpellé le Gouvernement aux côtés de sa collègue Anne-Catherine Loisier, le 11 février 2025. Ils ont notamment rappelé les atouts du bois (prix compétitifs, énergie locale, valorisation de déchets) et ont demandé à revoir la feuille de route de transition nationale.
Hiérarchisation des usages
Face à ces questions, les ministres de la Transition et du Logement, Agnès Pannier-Runacher et Valérie Létard, ont réaffirmé la volonté du gouvernement de hiérarchiser les usages bois. Hiérarchie qui figurera dans le troisième volet de la stratégie nationale bas carbone (SNBC3). Elles invoquent notamment l'enjeu de la disponibilité de la biomasse et la nécessité de diriger cette ressource vers des activités les moins substituables, comme l'industrie et la construction "qui va devoir se décarboner massivement". "La chaleur haute-température pour l'industrie et les réseaux de chaleur sont prioritaires, tandis que le chauffage résidentiel doit être développé de manière raisonnée", a notamment indiqué Valérie Létard.
Elles rappellent également avoir réussi à limiter la casse, en évitant une baisse qui aurait dû être encore plus importante début 2025. En effet, une diminution de 50% avait été envisagée dans un premier temps.
Enfin, les ministres sont revenues sur les dispositifs dont les équipements de chauffage au bois domestique peuvent encore bénéficier, à l'instar des certificats d'économie d'énergie (CEE) ou d'une TVA réduite. "Nous continuons de soutenir l'installation de chauffage au bois domestique à haute efficacité énergétique pour remplacer les équipements les moins performants et les plus polluants tels que les chaudières fioul ou le chauffage bois en foyer ouvert", confirme ainsi Agnès Pannier-Runacher. Mais de façon générale doivent tout de même être privilégiés pour le résidentiel les pompes à chaleur, la géothermie ou le solaire thermique.