Quels sont les motivations et les freins qui poussent à la mise en œuvre de démarches d'efficacité énergétique dans le tertiaire ? Une étude, menée par le cabinet Sinteo, répond à ces questions.
Les acteurs du tertiaire s'engagent pour l'environnement, en adhérant à la charte pour l'efficacité énergétique et en se fixant des objectifs de réduction de leurs consommations. Ainsi, selon les chiffres publiés par le cabinet Sinteo, qui a synthétisé les premiers retours d'expérience des signataires, l'objectif moyen de réduction est de -27 % par rapport à l'année de référence (2006) à atteindre d'ici à 2020. Les politiques mises en œuvre pour y parvenir sont proches de celles préconisées par la charte, dont l'amélioration de l'exploitation-maintenance et l'éducation des utilisateurs des bâtiments, avant même la réalisation de travaux sur le bâti ou de remplacement des équipements.
Manque de visibilité des coûts induits
Qu'ils soient grands utilisateurs d'immobilier de bureaux, sociétés de gestion d'actifs immobiliers ou foncières, ces acteurs affichent une bonne connaissance du rapport "Gauchot", qui dès 2011 préconisait un programme de rénovation issu de l'article 3 de la loi Grenelle II. Déjà engagées dans des démarches, ou proches de le faire, les sociétés soulignent cependant quelques difficultés. Le manque de visibilité des coûts induits constituerait l'obstacle principal, cité par 83 % des répondants. Pour 75 % d'entre eux, la signature de la charte du Plan Bâtiment Durable servirait de cadre à une démarche existante, et permettrait d'anticiper le futur décret d'application pour le tertiaire, attendu pour 2014, ou de communiquer sur leur implication.
S'ils ne sont encore que 30 % à estimer pouvoir connaître précisément la consommation énergétique de la moitié de leur patrimoine immobilier, ils sont 80 % à penser pouvoir le faire dans les trois ans. Ils attendent beaucoup du déploiement de plan de progrès pour les grands immeubles (d'une superficie supérieur à 10.000 m²), des guides utilisateurs, des annexes environnementales des baux et des certifications type HQE, BREEAM ou LEED.
Les répondants représentent un parc cumulé de 43 millions de mètres carrés de bâtiments tertiaires, soit 10.125 immeubles. Ils sont principalement des grands utilisateurs immobiliers (38 %), des sociétés de gestion d'actifs (29 %) et des foncières (26 %). Les bureaux représentent plus de la moitié des actifs (54 %), suivis par les commerces de détail (16 %) et les locaux d'activités.