La capitale compte plus de 100.000 chambres de service. Selon l'Atelier parisien d'urbanisme, association qui réalise de nombreuses études sur l'immobilier, 85% d'entre elles seraient inhabitées. Explications.

De 1830 à 1914, les immeubles bourgeois parisiens accueillaient un ou deux étages traditionnellement réservés aux domestiques et desservis par un escalier séparé dit "de service". Ces chambres, couramment baptisées chambres de bonnes, constituent aujourd'hui un potentiel important dans la capitale.

 

Selon une enquête de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), elles seraient au nombre de 114.400 et se trouveraient principalement dans sept arrondissements de l'ouest : les 5e, 6e, 9e, 15e, 8e, 7e, 17e et 16e arrondissements. Ce dernier en disposerait, à lui tout seul, 33.946. Situées au 5ème et 6ème étages, ces habitations sont souvent précaires, ne possédant bien souvent pas de WC intérieurs ni de douche. "L'équipement le plus courant correspond à un simple évier, souvent sans l'eau chaude", détaille l'Apur dans sa note.

 

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Apur © Apur

 

Des lieux peu confortables

 

Un manque de confort que l'on peut observer sur la surface puisque "sur l'ensemble de chambres de bonnes, moins de la moitié a plus de 9 m². Les autres, soit 58.300 chambres de service, ne répondent pas à la surface minimale fixée par le décret sur le logement décent et ne peuvent donc pas être louées", souligne l'Apur. L'association parvient à donner une estimation de chambres habitées, soit environ 15%. Concernant les autres utilisations de ces chambres, on peut citer la chambre d'adolescent, le bureau, la pièce de rangement… " D'autres ont été fusionnées pour réaliser des logements plus vastes, sans que cette transformation soit toujours enregistrée dans le fichier foncier", indique l'Apur.

Les étudiants pas seuls locataires

Parfois, ces chambres sont louées. Elles attirent des populations à faible revenu comme les étudiants, les retraités ou les personnes sans emploi. Près de 37% ont entre 35 et 59 ans. "La proportion de personnes âgées de 60 ans ou plus est plus élevée que celle des moins de 20 ans (respectivement 11% et 19%). L'occupant caractéristique n'est donc pas l'étudiant de 20 ans que l'on pourrait l'imaginer", déclare l'Apur. Concernant les profils, la moitié a un emploi. L'autre moitié se répartit à parts égales entre étudiants et stagiaires (12%), personnes à la recherche d'emploi (12%) et retraités (13%).

 

Au final, le nombre élevé de ces chambres de service inoccupées ainsi que leur état interrogent sur leur devenir. L'Apur propose de les réaménager au profit d'un habitat rénové et de qualité. Les propriétaires et les copropriétés pourraient être encouragés à procéder à des regroupements. "Les perspectives d'évolution dans le sens de l'habitat décent sont certainement un sujet d'avenir", conclut l'étude.

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