A la veille des Journées professionnelles de la construction (JPC), les représentants des secteurs "Couverture-Plomberie-Chauffage" et d'"Equipement Electrique et Electromotique" de la Capeb nous ont dévoilé les attentes et les enjeux de leurs activités. Compte rendu.
En cette rentrée 2014 particulièrement "difficile", dans l'artisanat du bâtiment, les présidents des Unions nationales de la Capeb en l'occurrence Bruno Gal -Couvreurs, plombiers, chauffagistes- et Christophe Bellanger pour les électriciens et spécialistes de l'électrodomotique ont présenté, ce mardi 9 septembre, leur programme pour les Journées professionnelles de la construction (JPC) à Clermont-Ferrand.*
Des voyants enfin au vert
"Dans dix jours, dans la Grande Hall d'Auvergne, nous rappellerons à nos membres que l'époque où nous vivons est riche de paradoxes", a indiqué Bruno Gal, président de l'UNA (CPC). D'un côté, on mesure chaque jour, les difficultés que rencontrent nos entreprises artisanales pour préserver leur activité dans ce contexte défavorable et de l'autre, les voyants sont enfin passés au vert pour accompagner nos clients dans la rénovation énergétique des bâtiments : TVA à 5,5%, éco-conditionnalité des aides publiques -Crédit d'impôt de développement durable (CIDD), écoprêt à taux zéro…- poursuite du dispositif des certificats d'économies d'énergie, et enfin formation FEE Bat aux économies d'énergies reconduite jusqu'en 2017."Son objectif: pouvoir simplifier, "encore et encore", la démarche des artisans mais également leur redonner espoir pour regagner la confiance des maitres d'ouvrage qu'ils soient privés ou public.
Ainsi, du côté des installations de gaz résidentielles, l'UNA poursuit sa participation au sein des travaux conduits par le Centre national d'expertise des professionnels de l'énergie gaz (CNPG), une structure créée en 2012 qui rassemble les principaux acteurs de l'énergie gaz. "Concrètement, le texte qui remplacera l'arrêté du 2 août 1977 modifié, relatif aux installations de gaz desservant les bâtiments d'habitation devrait s'orienter vers une généralisation des appels à circuit de combustion étanche et des dérogations pour les travaux réalisés sur les installations de gaz desservant les bâtiments d'habitation", complète Bruno Gal.
L'amiante en discussion
Par ailleurs, l'accès aux qualifications RGE demeure un éternel serpent de mer pour les artisans plombiers chauffagistes. "Nous nous retrouvons confrontés à une multiplicité de qualifications RGE à détenir, notamment liées aux équipements fonctionnant aux énergies fossiles et aux énergies renouvelables, poursuit Bruno Gal. C'est pourquoi, dans la foulée de l'article 4 de la charte RGE signée le 9 novembre 2011, un certain nombre de pistes de travail sont en cours d'élaboration et devront être partagées très vite avec les organismes de qualification."Autre priorité à venir: obtenir la suppression de l'obligation de certification pour le retrait des produits amiantés. "On a établi, par exemple, avec l'OPPBTP, une cartographie de l'empoussièrement sur les chantiers, où sont exécutées des opérations susceptibles de libérer de l'amiante, conclut Bruno Gal. Tout reste encore à faire sur ce sujet !" Au final, l'évolution du métier de couvreur occupe les esprits d'autant plus que les professionnels installent de plus en plus souvent des équipements favorisant les économies d'énergie - capteurs solaires thermiques, photovoltaïques, tuiles solaires- et sont aussi amenés à mettre en oeuvre des fenêtres de toits ou poser des toitures végétalisées.
Le ton est le même du côté de son homologue, Christophe Bellanger, président de l'UNA -Equipement, Electrique et Electrodomotique- a exposé à son tour à la presse la préoccupation de son secteur. "On sera effectivement à l'écoute lors des futures JPC pour trouver des solutions et pour sortir de la 'mouise' dans laquelle on se trouve ! L'activité économique se dégrade au fil des mois", nous confie Christophe Bellanger. Je fais allusion à la mise en œuvre de l'éco-conditionnalité, qui prévoit que les aides publiques seront réservées aux consommateurs ayant fait appel à un professionnel porteur d'une 'quali' RGE."
Concernant les certificats d'économies d'énergie (CEE), il est primordial d'après Christophe Bellanger, que "les artisans du bâtiment maîtrisent ce dispositif pour en faire un véritable levier d'incitation des clients à entreprendre des travaux d'économie d'énergie." Des outils d'entretien portant, par exemple, sur les installations de ventilation mécanique (individuelle ou collective) devraient également apparaître, dans les prochains jours.
Compteurs Linky : "Crainte qu'une partie du gâteau nous échappe"
Un sujet préoccupant dans le viseur de la Capeb : le compteur Linky. Le président de la branche électriciens s'inquiète de voir une grande partie du marché de pose des compteurs Linky échapper aux entreprises artisanales. Nous devons redoubler de vigilance car cela représente un marché évalué à 1,5 milliard d'euros", confie-t-il.Enfin, actualité et créneau de la Capeb obligent, Christophe Bellanger a de nouveau commenté le statut des auto-entrepreneurs : "Près de 50 % des auto-entrepreneurs ne déclarent pas leur chiffre d'affaires en 2013, la situation ne s'améliore toujours pas ! Cela nous contrarie de voir des auto-entrepreneurs sur des marchés de rénovation électrique, car c'est la sécurité des occupants et du bâtiment qui est en jeu."
*Les Journées professionnelles de la construction (JPC), qui se dérouleront du 25 au 27 septembre prochains à Clermont-Ferrand (Auvergne).
Les métiers techniques de l'équipement électrique et électrodomotique (EEE) :
Nombre d'entreprises : 62.643
Evolution de l'activité: - 2% au 2ème trimestre 2014
Effectifs : 77.647 employés (dans des PME/TPE) en 2012
Défaillances d'entreprises: 324
Nombre d'entreprises : 62.643
Evolution de l'activité: - 2% au 2ème trimestre 2014
Effectifs : 77.647 employés (dans des PME/TPE) en 2012
Défaillances d'entreprises: 324
Source: ACOSS 2012, note de conjoncture I+C/Capeb , Ellisphère
Nombre d'entreprises : 73.152
Effectifs : 133.204 employés (dans des PME/TPE)
Evolution de l'activité: - 0,8 % au 2ème trimestre 2014.
Défaillances d'entreprises: 550 au 2ème trimestre 2014
Source: ACOSS 2012, note de conjoncture I+C/Capeb , Ellisphère