L'opérateur des certifications HQE pour le non résidentiel, Certivéa, révèle deux études portant sur les performances des bâtiments en construction/rénovation ou en exploitation. Ces dernières progressent au niveau global même si les thématiques "Energie" et "Environnement" restent prédominantes, parfois au détriment du "Confort" ou de la "Santé". Patrick Nossent, le président de Certivéa, en dit plus.

Certivéa, spécialiste français des certifications de bâtiments non résidentiels (bureaux, enseignement, santé, logistique, sport), publie deux observatoires annuels des performances des bâtiments certifiés NF HQE en 2014 : l'un portant sur les constructions ou rénovations et l'autre sur les édifices en exploitation. Patrick Nossent, le président de l'organisme certificateur, explique : "Il s'agit d'identifier les évolutions, de partager les expériences. C'est notre rôle d'intérêt général et d'accompagnement. Des progrès ont été faits, car les acteurs y trouvent des bénéfices et de l'intérêt. Notre but est de proposer un outil aux maîtres d'ouvrage pour se comparer, se positionner par rapport aux performances des autres".

 

Comme pour la première édition de cet observatoire, des centaines de bâtiments certifiés ont été étudiés et classés selon quatre thématiques clés : "Energie", "Environnement", "Santé" et "Confort", chacune notée de 1 à 4 étoiles, permettant d'obtenir un niveau global allant de "Bon" à "Exceptionnel". Pour la certification NF HQE Construction/Rénovation - qui reste la plus utilisée en France devant les internationales BREEAM ou LEED - ce sont 428 bâtiments (4,3 millions de m²) qui ont été passés à la loupe. "L'analyse a été faite sur la France : 51 % des bâtiments sont situés en Île-de-France et 49 % sont en province. Les régions les plus impliquées sont l'Aquitaine, le Centre, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, PACA et Rhône-Alpes", précise Patrick Nossent. Les secteurs les plus représentés sont les bureaux (47 % neufs et 11 % en rénovation), devant les bâtiments d'enseignement (15 % neufs et 4 % en rénovation), les commerces neufs, les bâtiments de logistique et les bâtiments sportifs. "A 73 %, il s'agit d'opérations avec une maîtrise d'ouvrage privée, et à 27 % avec une maîtrise d'ouvrage publique, des chiffres constants depuis la création de la marque", poursuit le président de Certivéa.

 

L'énergie et l'environnement d'abord, la santé et le confort ensuite…

 

"Une majorité d'opérations atteint le niveau 'Excellent', les bâtiments 'Exceptionnels' commencent à émerger et il n'y en a plus au niveau 'Bon' car le niveau moyen a progressé", analyse-t-il. Les bâtiments observés datant, pour la plupart, de la période 2011-2014, l'effet des évolutions de la réglementation énergétique se font logiquement sentir : les bonnes notes augmentent ainsi de 28 %. "Sur la partie 'Environnement', qui elle est purement volontaire, car non concernée par la RT, on observe tout de même une montée solide et continue (+9 %)", détaille le spécialiste. "Les deux autres cibles montrent une petite progression, pour l'item 'Santé' (+4 %), ou une stagnation voire une légère régression pour l'item 'Confort' (-2 %)", énumère Patrick Nossent. Globalement, ce sont les bâtiments privés franciliens qui s'avèrent être les plus performants. La question du confort et de la qualité d'usage ne semble pas encore être la priorité de la maîtrise d'ouvrage, du fait d'une approche plus empirique et moins quantitative que les caractéristiques énergétiques.

 

Pour les bâtiments en exploitation, l'échantillon étudié est moindre, la certification étant plus récente. "Elle représente 51 % de ce marché, devant une autre certification étrangère, très présente (49 %)", annonce le président de Certivéa, qui précise que le nombre de demandes a fortement progressé entre 2013 et 2014 (+15 %). En tout, 283 bâtiments ont été scrutés sur tout le territoire, 171 avec le référentiel 2009 et 112 avec le référentiel 2013. Il s'agit, en majorité, de bureaux franciliens. Le responsable de l'organisme de certification livre quelques éléments : "Environ 500.000 personnes travaillent dans ces bâtiments certifiés qui représentent 6,5 millions de m²". Là encore, les performances moyennes se sont améliorées : 15 % des bâtiments sont très performants et 30 % sont excellents. Mais l'item "Confort" reste le parent pauvre par rapport aux autres caractéristiques étudiées. Grâce à un suivi mené sur plusieurs années, Certivéa note que les consommations énergétiques ou d'eau, vont en s'amenuisant (entre -5 % et -15 %). Même la gestion des déchets est optimisée pour 42 % des bâtiments considérés, dans deux familles de déchets. Michel Nossent souligne que, dans le cas de cette certification Exploitation, seuls les maîtres d'ouvrage privés sont pour l'heure impliqués, la maîtrise d'ouvrage publique affichant un certain retard.

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