EXCLUSIF. Le rapport commandé à l'Agence qualité construction (AQC) sur les risques liés aux balcons est achevé. Batiactu a pu s'en procurer des éléments et vous révèle constats et propositions.
Le rapport sur les risques liés aux balcons, commandé par le ministère de la Cohésion des territoires en novembre 2017 après plusieurs accidents, est achevé. Batiactu, qui a pu en obtenir des éléments, les révèle en exclusivité. Pour rappel, comme nous l'avait expliqué Christel Ebner de l'Agence qualité construction (AQC), ce travail a pour vocation de dresser un état des lieux, avant la publication d'un second rapport destiné à formuler des recommandations. L'agence a procédé à l'étude des sinistres et audité de nombreux spécialistes du sujet.
Fissuration, infiltrations...
Il ressort du travail mené avec le cabinet Eurisk que la plupart des ouvrages concernés par des défaillances sont situés en résidentiel, et construits en béton (à plus de 90%). Plusieurs types de défauts ont été identifiés par l'agence, à commencer - sans surprise - pas les soucis d'infiltration. Sur les 192 dossiers analysés, 89 sont en effet concernés par cette typologie de malfaçons, avec la plupart du temps des fissurations, situées dans deux cas sur trois à la jonction entre la dalle du balcon et la façade. Sont notamment cités deux procédés constructifs, celui du coulage des balcons dans un second temps avec mise en attente des aciers (un cas évoqué par l'architecte Laurent Raimbault), mais également l'emploi d'éléments de balcons préfabriqués. Autre point d'alerte : une pente pas assez prononcée de l'ouvrage.
Dans d'autres cas, des défauts sur les systèmes d'étanchéité (voire son absence) ont été constatés.
Le mauvais vieillissement des revêtements de sols (se traduisant notamment par le décollement des carrelages), ou des problèmes constatés au niveau des revêtements extérieurs (décollement d'enduit), sont également cités par l'AQC. La dernière famille de troubles concerne la structure même des balcons (15% des dossiers) - les questions ici étant celles d'un placement défaillant des armatures ou d'une mise en œuvre incorrecte du béton.
Enfin, pour les ouvrages en bois, très minoritaires, deux risques se détachent : les attaques de champignon liées aux soucis de stagnation d'eau d'une part, et les problèmes constructifs entraînant un dommage à la solidité d'autre part.
Contrôler régulièrement les ouvrages existants
Face à l'ensemble de ces problématiques, plusieurs propositions sont formulées dans le rapport, comme l'amélioration des contrôles de la disposition des armatures et de l'intégrité du système d'étanchéité, par exemple sous forme d'auto-contrôle. Mais aussi l'instauration d'audits réguliers sur les ouvrages existants, notamment à l'occasion d'un ravalement. Enfin, un progrès pourrait être réalisé en matière d'évacuation des eaux pluviales, d'étanchéification des balcons pour assurer une meilleure durée de vie et le respect d'un niveau minimal de pente sur les ouvrages.