Le Seimat avait prévenu début juillet : les fabricants de matériels de travaux publics doivent prendre des mesures de réduction des programmes de production afin de faire face à la baisse de leurs ventes. Caterpillar, acteur majeur du secteur, serait contraint de prévoir plusieurs jours de chômage partiel sur ses sites isérois d'ici à la fin de l'année.
« Comme de nombreuses entreprises, notre carnet de commandes est affaibli par la situation économique en Europe, ce qui se matérialise par une baisse des volumes de production sur la deuxième partie de 2012 ». Tel est le message d'une porte-parole du groupe américain Caterpillar. Le constructeur d'engins de chantier prévoirait un recul de 5 à 10 % de ses volumes pour 2012. « Nous utilisons nos outils de flexibilité, dont les jours de RTT à la disposition de l'entreprise. Mais il faut aller au-delà avec du chômage partiel ». Les organisations syndicales ont donc voté, en comité d'entreprise, une mesure en faveur de la signature d'une convention de chômage partiel, pour 7 à 8 jours entre septembre et décembre, sur les sites de Grenoble et d'Echirolles. Ce dernier, qui assemble des tracteurs, des chargeuses et des pelles, serait le plus touché des deux. Pourtant, l'usine d'Echirolles a fait l'objet d'un investissement de 37 M€ pour la mise en place de deux lignes de production opérationnelles en 2013. Des installations robotisées modernes, remplaçant un système de production qui datait d'une vingtaine d'années.
« Nous avons donné un avis positif afin que les salariés ne perdent pas d'argent », explique à l'AFP un délégué CFDT. La CGT quant à elle, dénonce « un odieux chantage à l'emploi », Caterpillar menaçant selon le syndicat de lancer un plan de licenciements : « la direction utilise le chômage partiel qui est normalement destiné aux entreprises en difficultés économiques comme un outil de flexibilité et d'ajustement de sa productivité, sur le dos de l'Etat ». En 2009, Caterpillar avait été obligé de licencier 600 personnes en France (7.800 dans le monde) alors que son chiffre d'affaires avait diminué de 77 %. Mais la société avait procédé à des réembauches en 2010, afin de satisfaire un marché reparti à la hausse.