Le Carreau du Temple, un nouvel atout culturel au cœur de Paris

 

Pas question de reproduire les erreurs du passé, notamment celles des anciens pavillons Balthard démolis au bénéfice du Forum des Halles, et de laisser mourir ce symbole parisien ayant abrité un marché dont la spécialité était les vêtements d'occasion, les fripes et les chaussures. C'est pourquoi en 2007 est lancé un concours d'architecture remporté par l'agence studio Milou : "Nous avons réalisé un travail de longue haleine, soit 5 ans de chantier et deux ans d'étude", souligne Jean-François Milou, auteur notamment du musée national de l'automobile de Mulhouse. Un des enjeux du projet était la restauration du site tombé en désuétude. Et pourtant, le bâtiment dispose d'un véritable atout charme : sa charpente métallique datant de 1863 classée Monuments Historiques. Un soin particulier a donc été opéré pour sa réhabilitation : "Cet élément a été préservé et restauré, néanmoins, nous avons dû remplacer quelques poteaux", précise Thomas Rouyre, chef de projet.

 

Des cellules photovoltaïques en toiture
Si cette partie a été conservée, d'autres ont été entièrement refaites. Par exemple, une nouvelle toiture a été imaginée avec des panneaux vitrées recouverts de cellules photovoltaïques formant des dessins rappelant les pixels. Autres aménagements : les murs de soubassement en briques ont disparu au profit d'une paroi vitrée afin d'assurer une belle transparence. En contrepartie, un des architectes nous confie que l'aspect "des carreaux d'origine a été restitué" afin que l'enveloppe ressemble à ce qu'elle était auparavant. Car là était bien le défi du chantier : rénover sans alourdir et accueillir les nouvelles normes du 21ème siècle sans dénaturer le bâtiment du 19ème siècle. Ainsi, les murs et la toiture ont été épaissis de manière subtile pour laisser respirer le volume.

 

Alliance de bois et de métal
Le volume, un autre point fort du programme. Ainsi, la grande halle se veut transparente, lumineuse grâce à sa verrière zénithale tout en se préservant de l'environnement extérieur : "L'idée était d'offrir un effet cocon", note Thomas Rouyre. Un esprit qui se poursuit jusque dans l'utilisation du bois en masse : "Nous utilisons peu de matériaux pour des raisons de coût. Dans ce cas, le chêne français assure un côté chaleureux et valorise la charpente métallique. Et puis il crée une unité de lieu", glissent les architectes. Ces éléments sont repris partout notamment en sous-sol où l'on trouve une salle de basket, une salle de danse, un studio pour les arts martiaux et les disciplines de bien-être et un gymnase. Des activités que le public pourra découvrir dès ce week-end lors de journées portes ouvertes, avant l'ouverture officielle fin avril. Ce sera le point d'orgue du début d'une programmation autour du sport, de l'art et la culture mais aussi d'événements comme des défilés de mode, des ventes privées ou encore des salons.