SANTÉ. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a dévoilé les résultats de son étude concernant l'utilisation de granulats de caoutchouc recyclés dans les terrains de sport synthétiques. Les données ne révèlent pas de menace pour la santé, cependant elles évoquent des risques potentiels pour l'environnement.

Les résultats de l'étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur la dangerosité des granulats de caoutchoucs, utilisés pour les terrains synthétiques, ont été publiés : "Les expertises disponibles à ce jour concluent à un risque peu préoccupant pour la santé". L'Anses précise également que "les analyses épidémiologiques existantes ne mettent pas en évidence d'augmentation du risque cancérogène". Une publication qui rejoint les propos d'un porte-parole de l'entreprise Tarkett, recueillis par Batiactu le 27 février 2018, qui assurait que ces surfaces sont "sans danger pour la santé".

 

Cependant, les travaux menés mettent en évidence une autre menace, mais pour l'écosystème : "Les données disponibles évoquent l'existence de risques potentiels pour l'environnement liés au transfert de substances chimiques dans les milieux (zinc, phénols…) via les sols et les systèmes de drainage des eaux de pluie". Afin de contrer ce risque, l'Anses soutient la proposition de restreindre la teneur en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), constituants naturels du charbon et du pétrole, dans les granulats de caoutchouc.

 

Peu de données concernant les aires de jeux

 

Pour mener ses travaux, l'Anses s'est appuyée sur une cinquantaine d'études menées sur le sujet pour évaluer les risques. Néanmoins, elle précise que "des incertitudes demeurent quant aux risques sanitaires potentiels associés à ces matériaux, en particulier en lien avec les émissions de composés volatils". De plus, la majorité des éléments proviennent d'études sur les gazons synthétiques. L'Anses recommande d'acquérir davantage de données sur l'utilisation spécifique des granulats dans les aires de jeux pour enfants, qui impliquent d'autres éléments comme des colles, colorants, liants ou agents lissants. L'agence conseille aussi d'approfondir les recherches sur les niveaux d'exposition aux terrains synthétique en intérieur et d'"investiguer sur le risque thermique de ces revêtements qui peuvent représenter des concentrations importantes de chaleur en milieu urbain"

 

Le 22 février 2018, les Ministères de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé, de l'Économie et des Finances, du Travail, de l'Agriculture et de l'Alimentation et des Sports, avaient chargé l'Anses de mener des travaux sur cette techniquement de production de sols. Cette demande faisait suite à la diffusion d'un reportage d'Envoyé Spécial, intitulé "Gazon suspect", qui s'inquiétait de savoir si "les granulats de pneu des terrains de football synthétiques diffusent-ils des substances toxiques ?".

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