SANTE. Selon une étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, présentée ce 6 juin 2018, les métiers du bâtiment sont les plus touchés par les cancers d'origine professionnelle. Détails.

Une étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire(Anses) confirme une nouvelle fois que ce sont les métiers spécialisés du bâtiment et de la métallurgie qui sont les plus touchés par les cancers d'origine professionnelle. Les résultats, dévoilés lors du 35eme congrès de médecine et santé le 5 juin à Marseille, montrent que "l'amiante est incriminé dans 42% des cas de cancers d'origine professionnelle, loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (les composés se dégageant lors d'une combustion), incriminés dans 6,5% des cas".

 

 

Cette étude, menée dans le cadre du Plan cancer (2014-2019) par le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (Rnv3p), sous l'égide de l'Anses, indique que ces cancers d'origine professionnelle adviennent majoritairement dans les secteurs d'activité des travaux de construction spécialisés (16,2%), de la métallurgie (6,1%) et du commerce et réparation d'automobiles et de motocycles (5,2%). Ils touchent majoritairement des personnes qui exercent les métiers qualifiés de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés (22,9%), des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1%) et les conducteurs de machines et d'installations fixes (7,3%).

 

Lors de la présentation de l'étude, le Pr Gérard Lasfargues, directeur général délégué au pôle Sciences de l'expertise de l'Anses, a expliqué qu'en "ciblant les secteurs d'activité et les professions les plus à risque on met en évidence des expositions qui ne seraient pas reconnues comme à risque cancérogène dans les tableaux de maladies professionnelles". Et de poursuivre : "C'est très important pour la réparation des victimes de ces maladies et aussi pour la prévention en entreprise". Si des maladies liées au benzène ou plomb ont "régressé", selon le professeur, la "poly-exposition à des substances chimiques dans des concentrations beaucoup plus faibles rend le lien avec des maladies qui vont survenir dix ou vingt ans plus tard extrêmement difficiles, d'où l'importance de ces études", a enfin souligné le professeur.

 

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