Les médecins experts mandatés par la cour d'appel de Lyon ont rendu leur avis dans l'affaire opposant Eurovia (filiale de Vinci) à la famille d'un ouvrier mort en 2008, à l'âge de 56 ans : le cancer de ce dernier pourrait bien être lié au bitume et serait donc une maladie professionnelle.
Le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) de Dijon (Côte-d'Or) a établi l'origine professionnelle de la maladie d'un ouvrier d'Eurovia, décédé des suites d'un cancer en 2008. « La maladie a été causée par le travail habituel », précise le rapport des médecins experts, qui met en cause l'exposition « aux goudrons issus de produits houillés » et aux « huiles minérales servant d'agent fluxant des bitumes ». Des produits qui, selon les experts, seraient donc à l'origine du cancer de la peau de José-Francisco Serrano Andrade, tout comme les UV solaires liés à une activité en extérieur.
En 2008 déjà, la Caisse primaire d'assurance maladie de l'Ain avait reconnu le cancer de l'ouvrier comme une maladie professionnelle. Et en mai 2010, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Bourg-en-Bresse (Ain) avait fait le lien entre les émanations du bitume chaud et le cancer, entraînant de fait la reconnaissance de la «faute inexcusable» de l'entreprise de travaux publics Eurovia, filiale de Vinci, qui l'employait alors. De son côté, la société avait fait appel de cette décision. L'avocat du groupe estime que le salarié n'avait pas été exposé aux huiles et aux goudrons et qu'il était même suffisamment protégé contre les rayonnements solaires.
La chambre sociale de la cour d'appel de Lyon rendra sa décision finale au mois de mars 2012.