Après avoir connu une année 2016 où le chiffre d'affaires s'est stabilisé à un bas niveau, les Canalisateurs de France espèrent une "légère" reprise cette année. Détails.
Les Canalisateurs de France, organisation professionnelle qui fédère 330 entreprises spécialisées dans la pose et la réhabilitation des canalisations, dressent le bilan économique de l'exercice écoulé. Le chiffre d'affaires de la filière s'est élevé à 5,2 Mrds € dont 4,8 Mrds € pour les canalisations d'eau potable et d'assainissement et 406 M€ pour celles de gaz. L'activité s'est donc stabilisée mais à un niveau bas. Elle avait beaucoup baissé en 2014 (-6 %) et en 2015 (-8 %), avec des reculs très marqués, de l'ordre de -20 à -30 % dans certaines régions.
La fédération respire, avec une visibilité accrue : le carnet de commandes atteint les 3,6 mois d'activité contre seulement 3,1 mois en 2015. Mais, là encore, de grandes disparités existent selon la taille des entreprises : cela va "de 2,5 mois pour les plus petites à 5,4 pour les plus grandes", précisent les Canalisateurs de France. Ils font état d'une activité "de plus en plus concentrée sur l'année", "du lent démarrage des opérations" et de nombreux problèmes de trésorerie et de délais de paiement qui entraînent à leur tour des difficultés de gestion et de ressources humaines. Les délais sont évalués à 56 jours pour les "classiques" et 28 jours pour les "cachés", tous clients confondus. Le délai applicable légalement aux collectivités est de 30 jours.
Une stabilisation avant un redémarrage
"Globalement, les changements induits par la loi NOTRe engendrent toujours un attentisme fort", notent-ils. Toutefois, des projets ont pu voir le jour, comme dans le bassin Adour-Garonne, "où 80 M€ de subventions ont été consacrées à la lutte contre les fuites dans les réseaux d'eau potable". Quant aux prix, les entreprises continuent d'anticiper de nouvelles baisses, en raison d'une concurrence accrue. Enfin, les effectifs se sont stabilisés en 2016, après deux années de baisse consécutive, où ils avaient fondu de 10 %. La profession rassemble 34.000 personnes dont 67 % d'ouvriers, 22 % de techniciens et agents de maîtrise et 11 % d'encadrants. Les Canalisateurs estiment que les intérimaires, qui étaient 2.300 en 2015 ont été moins sollicités en 2016.
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Concernant les perspectives pour 2017, la fédération estime que, loin d'être une franche reprise, il s'agira plutôt d'un "frémissement". Elle explique : "La fin de la chute de l'investissement des collectivités, voire la reprise de l'investissement, tirée par le bloc communal, fait espérer une légère reprise pour l'ensemble des travaux publics. Dans le domaine de l'eau et de l'assainissement, qui a la particularité d'être financé par des budgets annexes, eux-mêmes alimentés par les factures d'eau, les prévisions doivent être prudentes". L'attentisme semble de rigueur pour Les Canalisateurs, qui s'interrogent sur les fusions et transferts de compétences eau et assainissement aux établissements publics de coopération intercommunale.
- 1 million de km de réseau d'eau potable
- 380.000 km d'eaux usées et pluviales
- 195.000 km de canalisations de distribution de gaz
- 35.000 km de gazoducs de transport
- 300 milliards d'euros de patrimoine des réseaux (valeur estimée)
- 14 % du chiffre d'affaires des TP en France
- 34.000 employés