ENVIRONNEMENT. Le gouverneur de l'Etat de Californie, Jerry Brown, a ratifié une loi locale visant à garantir une électricité propre, autrement dit sans la moindre émission de gaz à effet de serre, à l'horizon de 2045. Une ambition qui contraste avec l'administration fédérale et le climato-scepticisme du président américain, Donald Trump.
La Californie poursuit sa rébellion à l'encontre de l'administration Trump. D'après l'AFP, l'Etat du Sud-Ouest vient de faire un nouveau pas vers une politique environnementale assumée et ambitieuse : le gouverneur local, Jerry Brown (démocrate), a ratifié ce lundi 9 septembre une loi adoptée par les élus californiens. L'objet de ce texte ? Un engagement formel à produire une électricité intégralement propre d'ici 2045. "Avec cette loi, la Californie est sur les rails pour remplir les objectifs des accords de Paris et même aller au-delà", a assuré Jerry Brown. "Ce ne sera pas facile, ce ne sera pas immédiat, mais ça doit être fait." Cet évènement constitue un petit séisme dans le paysage politique et législatif des Etats-Unis : jusqu'à présent, seul l'Etat de Hawaï avait adopté une telle ambition en matière environnementale. Et parallèlement, le climato-scepticisme du président américain, Donald Trump, a débouché sur le retrait officiel de son administration (étiquetée républicaine) de l'Accord de Paris, pourtant signé en 2016 par son prédécesseur démocrate, Barack Obama. Pour rappel, l'Accord de Paris, résultant de la COP (Conférence des parties) 21 et ratifié par environ 200 pays, a fixé pour objectif planétaire de limiter le réchauffement climatique à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle.
50% d'énergies renouvelables dans la production électrique d'ici 2025
Plus précisément, la loi votée par les élus californiens stipule que toute électricité passant par le réseau de l'Etat devra afficher un "bilan carbone neutre" à l'horizon de 2045. De plus, la moitié de la production électrique régionale devra provenir de sources d'énergies renouvelables, comme le solaire, l'éolien ou la géothermie, d'ici 2025, et cet objectif sera poussé jusqu'à 60% d'ici 2030. Quant au reste de la production d'énergie, il pourra être fourni par d'autres sources, à la condition sine qua none que ces dernières ne rejettent pas de gaz à effet de serre. Sont donc potentiellement concernées les centrales nucléaires, ou les centrales au gaz équipées de systèmes de récupération du CO2 émis. A l'heure actuelle, le solaire et l'éolien fournissent 8% de la production électrique totale aux Etats-Unis, et près de 20% pour le seul Etat californien. Et l'électricité représente 16% des émissions de gaz à effet de serre du Golden State.
Mais ce texte de loi ambitionne également de "doper l'économie" et de "créer des dizaines de milliers d'emplois", selon le sénateur (démocrate) Kevin de Leon, le parlementaire californien qui a porté cette loi. "Il y a déjà dix fois plus d'emplois dans ce secteur pour la seule Californie que dans l'exploitation des mines de charbon pour l'ensemble des Etats-Unis", a-t-il affirmé.
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La Californie, qui compte plus de 39 millions d'habitants et se positionne au 5e rang des puissances économiques mondiales, est devenu le fer de lance de la lutte contre le réchauffement climatique aux Etats-Unis. Selon l'Agence France Presse, le Golden State serait soutenu par une quinzaine d'autres Etats ainsi que par des collectivités américaines, parmi lesquelles Washington, capitale fédérale, et New York, métropole financière et culturelle. "La Californie sera toujours à la pointe de la lutte contre le changement climatique, quelle que soit la personne qui occupe la Maison Blanche", ajoute Kevin de Leon.