A vingt kilomètres de Ouagadougou, a poussé la plus importante centrale photovoltaïque de tout l'ouest africain. Construite avec l'aide de la France et de l'Europe, elle a été inaugurée ce mercredi 29 novembre 2017 par Roch Marc Christian Kaboré, président burkinabé, et Emmanuel Macron, en visite officielle dans le pays. L'électricité produite servira à réduire la dépendance énergétique du Burkina.

L'événement est d'importance pour le Burkina Faso : il vient de se doter de la plus grande centrale solaire d'Afrique de l'Ouest, à Zagtouli dans la banlieue de sa capitale, Ouagadougou. Une inauguration qui s'est déroulée en présence de deux présidents de la République : Roch Marc Christian Kaboré et son homologue français, Emmanuel Macron. Car la centrale photovoltaïque alimentera en électricité propre une partie de la population locale, comme le précise Saidou Nana, chef de projet de construction : "Elle permettra d'offrir plus d'énergie à la population en injectant chaque année sur le réseau de la Société nationale d'électrification (Sonabel), 56 GWh soit 5 % de la production actuelle, issue de centrales au fioul".

 

Un apport bienvenu qui aidera à "réduire les délestages", encore courants en période chaude dans ce pays où l'électricité est encore une commodité rare. Et la centrale apportera également une certaine indépendance énergétique au Burkina, obligé jusqu'ici d'importer près de 30 % de son courant des pays voisins, Côte d'Ivoire et Ghana. L'énergie produite localement reviendra à 7 centimes €/kWh, un tarif trois fois moins élevé que celui des centrales thermiques. En sus, l'installation de Zagtouli apportera une expertise nouvelle à la Sonabel par rapport aux technologies du solaire et à la gestion des renouvelables, ceci afin de développer ultérieurement d'autres centrales au sol. Car le Burkina Faso connaît un forte demande (+13 % par an) et entend s'approvisionner à hauteur de 30 % en renouvelables d'ici à 2030. Une extension devant porter la centrale à 50 MWc de capacité est prévue, tandis que deux autres installations sont envisagées à Koudougou (20 MWc) et Kaya (10 MWc).

 

Electrifier l'Afrique : une perspective électrisante pour Vinci

 

Techniquement, l'unité de Zagtouli dispose de 129.600 panneaux photovoltaïques de 260 Wc pour une puissance totale de 33,1 MWc. Elle s'étale sur 55 hectares qui bénéficient d'un bon ensoleillement évalué à 5,5 kWh/m²/jour. La centrale a été développée par Cegelec, une filiale du groupe Vinci pour un budget total de 47,5 M€. Les financements sont venus en grande partie de l'Union européenne (25 M€) et de l'Agence française de développement (22,5 M€). Le groupe de BTP français est également impliqué dans d'autres projets solaires en Afrique de l'Ouest, où il annonce la construction dans les dix mois qui viennent de huit centrales au sol au Sénégal, représentant une puissance totale de 17 MWc.

 

 

"L'inauguration de la centrale de Zagtouli (...), c'est l'image d'une Afrique qui s'engage vers des solutions durables, écologiques, à la fois au bénéfice concret et immédiat des populations mais aussi de l'agenda global du climat", Emmanuel Macron

 

L'électrification de l'Afrique fait partie des grandes priorités du développement durable mondial. Le continent pourrait, théoriquement, couvrir un quart de ses besoins grâce aux renouvelables, qu'il s'agisse de photovoltaïque dans le Sahel, d'éolien sur les côtes exposées aux vents marins, d'hydroélectricité sur les grands fleuves, de géothermie dans la vallée du Rift ou de biomasse dans les régions centrales. L'initiative Desertec notamment s'est réorientée vers l'aide à la production d'électricité dans les pays d'Afrique noire, après avoir envisagé, dans un premier temps, d'installer des centrales géantes au cœur du Sahara.

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