Auteur des colonnes du Palais Royal, le plasticien français Daniel Buren déplore le manque d’entretien de son œuvre par l’Etat. Il envisage même de la faire détruire.

Vingt-deux ans après les avoir installées dans la cour d’honneur du Palais-Royal, Daniel Buren menace de démonter, voire détruire, ses fameuses colonnes noires et blanches. Le plasticien français né en 1938 déplore le manque d’entretien de son œuvre par l’Etat.

Fustigeant le ministère de la Culture, responsable de l’entretien des colonnes, l’artiste s’est dit «honteux» de présenter aux Parisiens et aux touristes «une œuvre laissée en désarroi», ajoutant qu’il est «paradoxal qu’une œuvre plébiscitée par le public soit à ce point négligée». Nombreux sont ceux en effet qui viennent se faire photographier sur le site dit «des Deux plateaux», construit par l’architecte Patrick Bouchain en 1986.

L’installation de 3.000 m2 ne comprend pas seulement les 260 colonnes aux bandes noires et blanches. Il y a aussi une fontaine, asséchée, et des lumières, qui ne fonctionnent plus depuis huit ans. A ce propos, Daniel Buren déclarait récemment : «Est-ce qu’on ne montre que 50 % d’une œuvre dans un musée ? Aucun bassin de Paris n’est laissé comme ça sans eau. Franchement, n’importe quel trottoir est mieux entretenu !»

Pourtant, au ministère de la Culture – dont les fenêtres donnent directement sur la place aux colonnes – on assure que des travaux de rénovation sont prévus. Etalés entre 2007 et 2011, ils sont censés restaurer les péristyles et la galerie d’Orléans du Palais-Royal, ainsi que l’œuvre de Buren à laquelle seraient consacrés 3,2 millions d’euros. Le ministère note aussi que les colonnes en marbre avaient été «démontées une à une et repolissées» l’année dernière. Mais pour Daniel Buren, ce n’est toujours pas assez…

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