La ministre de l'Ecologie a annoncé que le budget de l'Ademe serait « sanctuarisé ». Mais il est prévu qu'il soit revu à la baisse en 2013 (-1 %). L'enveloppe du « Fonds chaleur » fondrait elle aussi, mais de plus de 6 %... Explications.
Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, a annoncé que le budget de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) serait « sanctuarisé », c'est-à-dire inaltérable et inattaquable. Toutefois, il sera en baisse de 1 % en 2013. Et la ministre de justifier : « Alors que la norme (pour les dépenses publiques) est une diminution de 2,5 %, nous avons limité à -1 % l'effort qui est demandé à l'Ademe pour le redressement des finances public. (…) Quand la baisse est plus modeste (que la norme), ça veut dire que c'est un effort ». Dont acte.
L'Agence devrait donc jouer un rôle important dans la transition énergétique et écologique engagée par le gouvernement. D'où l'annonce, comme prévu, de la cinquième vague d'appels à projets pour le secteur de la biomasse et de la géothermie. Mais, là encore, l'enveloppe prévue (qui dépend de l'Ademe) sera revue à la baisse : 220 M€ en 2013 contre 235 M€ cette année. Soit une diminution substantielle de -6,4 %. Ce « Fonds chaleur », lancé en 2009, doit servir à financer des projets de production d'énergie par la biomasse ou la géothermie, et à promouvoir les réseaux de chaleur. Près d'un milliard d'euros auraient été dépensés en 4 ans, afin de financer plus de 100 projets de centrales à chaleur sur l'ensemble du territoire français, dont plus de 20 en 2012. Ces installations sont utilisées principalement dans l'agroalimentaire (laiteries) ou le secteur papetier, et permettent d'éviter la consommation de fioul ou de gaz.
Création d'un fonds « Bois carbone »
Consciente de l'effet de douche froide potentiellement provoqué par l'annonce de la baisse (relative) des budgets, la ministre a tout de suite prévenu : « Il y aura un après-2013. La volonté est clairement de sanctuariser, de préserver le fonds chaleur et de l'inscrire dans la pérennité ». Car de son côté, le Syndicat des Energies Renouvelable demandait purement et simplement le doublement de l'enveloppe du « Fonds chaleur », pour le porter à 500 M€ annuels. Delphine Batho a toutefois évoqué la création d'un autre fonds, « Bois carbone », dédié lui au renforcement de la filière du bois. Mais tous les détails ne sont pas encore connus.
Rappelons qu'en France, la part de la biomasse (matières organiques d'origine forestière ou agricole) est déjà de 46 % dans le total des énergies renouvelables. Elle est donc considérée comme essentielle dans l'atteinte des objectifs nationaux en 2020.