En 2003, près de 7,9% des salariés de l’ensemble des secteurs économiques, soit 1.253.000 de personnes, travaillaient dans le BTP. Selon les indicateurs sociaux de la FFB, le bâtiment est resté créateur d’emplois avec plus de 7.000 postes supplémentaires en solde net. Ce niveau devrait toutefois se maintenir difficilement en 2004.

«En 2004, l’activité du bâtiment devrait être étale en volume et, grâce à la TVA prorogée, le niveau de l’emploi devrait se maintenir» indique la Fédération Française du Bâtiment (FFB) qui vient de publier ses indicateurs sociaux 2003.
La fédération constate toutefois les effets du ralentissement de l’activité économique et explique que «2002 a marqué un retournement à la hausse du recours au chômage partiel des entreprises de BTP, tendance qui avait été enregistrée dès 2001 pour les entreprises de l’ensemble des secteurs économiques».
Le poids du chômage partiel "BTP" au sein de l’ensemble des secteurs économiques reste néanmoins très faible (près de 15 % en 1997, seulement 2,8 % en 2002).

Autre résultante du retournement de la conjoncture, les entrepreneurs constatent «pour la première fois depuis quatre ans», une diminution de la rotation de la main d’oeuvre sous l’effet du ralentissement des embauches. Le taux de rotation est désormais identique à celui de l’industrie.
Les démissions demeurent la modalité principale de départ des salariés du secteur et concernent une sortie sur trois, même si la tendance est à la baisse. «Parallèlement, c’est la part relative des licenciements pour un motif autre qu’économique qui augmente. En revanche, la part des licenciements économiques dans les sorties du secteur reste au niveau historiquement bas atteint en 2000 (2 %)» note la FFB.

Le marché du travail se caractérise par un taux de chômage dans le BTP de 10,7 %, légèrement supérieur à la moyenne nationale, avec de gros écarts entre les régions. «Sur plus de 50.000 offres d’emploi BTP enregistrées au cours du troisième trimestre 2003, près de 40% d’entre elles émanent des régions Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Nord» précise la FFB.

Côté recrutement, il est toujours aussi difficile de trouver du personnel dans la construction.
«L’ancienneté des offres BTP reste constante entre 2002 et 2003 - soit plus de deux mois -, ce qui traduit la persistance des difficultés pour pourvoir ces offres» fait remarquer la FFB.
Plus des deux tiers des offres d’emploi concernent les ouvriers qualifiés - principalement de maçons et de peintres - et la tendance au redressement du nombre d’offres d’emploi de cadres de chantier BTP observée depuis début 1997 a marqué le pas depuis 2001.
Au niveau des perspectives d’embauche, la situation n’est toutefois guère brillante. Depuis l’année 2001, durant laquelle les meilleures perspectives avaient été enregistrées depuis des années, l’orientation des anticipations d’embauche est moins dynamique en 2003 constate la FFB. Pour la première fois depuis 1998, les chefs d’entreprise du bâtiment sont plus nombreux à envisager une baisse qu’une hausse des effectifs.

Des salaires en hausse dans le BTP

Selon la FFB, l’indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO) observé dans le BTP a continué de progresser à un rythme de + 3,8 % en 2003 après + 5 % en 2002 et reste, comme l’an passé, plus rapide que celui de l’ensemble des secteurs économiques (+ 2,9 % après + 3,8 % en moyenne).
S’agissant des employés d’une part et des techniciens - agents de maîtrise d’autre part, la FFB constate que les rythmes d’augmentation des salaires moyens dans le BTP (respectivement de + 2,4 % et + 2,5 %) sont comparables à ceux enregistrés en moyenne dans l’ensemble de l’économie.
Enfin, les cadres ont bénéficié, en moyenne, d’augmentations de + 2,4 % dans le BTP, plus rapides que dans l’ensemble de l’économie (+ 2,1 %).


actionclactionfp