CONJONCTURE. Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics a enregistré une hausse à deux chiffres de ses défaillances d'entreprises en 2024. Il s'agit de la filière la plus touchée en volume, au sein d'une situation globale maussade pour les sociétés.
Le BTP n'a pas échappé, en 2024, à l'atonie actuelle de l'économie française. Le nombre de défaillance du secteur sur l'année écoulée, qui comprend les redressements et les liquidations judiciaires, a atteint le chiffre de 17.976 en France métropolitaine, selon une étude de janvier 2025 d'Ellisphere, une société spécialisée dans la collecte de données économiques. C'est une hausse de 26,3% par rapport à 2023 dans ce secteur.
Mais le BTP, bien qu'il soit en moyenne un peu plus impacté, n'est pas isolé dans cette situation qui touche l'ensemble des filières, mis à part celle du "Bois Papier Carton et Imprimerie" (-5,5%). Ainsi, le secteur de l'énergie observe aussi une augmentation de 15,6% du nombre de ses défaillances.
L'étude a comptabilisé au total 64.208 défaillances d'entreprises sur l'année 2024 en France, pour une hausse de 17,4% par rapport à 2023. Des données proches de celles du bilan annuel du groupe BPCE, dévoilées il y a quelques jours. D'une manière générale, révèle l'étude, ce sont les TPE qui sont le plus touchées par les défaillances (87,5%), et les entreprises créées il y a moins de 3 ans sont particulièrement vulnérables (+91,7% de défaillances par rapport à 2023).
Une incertitude qui pèse
Le BTP pâtit pour sa part "d'un recul de l'activité, avec des carnets de commandes en souffrance. Globalement, la hausse persistante des coûts de production a pesé fortement sur les marges des entreprises, déjà mises à mal par une demande en berne", indique l'étude d'Ellisphere.
Concernant ses perspectives pour l'année 2025, le document, qui table sur une nouvelle augmentation des défaillances d'entreprises sur l'année en cours, met en avant l'effet néfaste de l'incertitude politique et budgétaire sur les entreprises française. Ainsi, son Indice de Dynamisme Entrepreneurial (IDE) calculé sur le 1er trimestre 2025 "stagne à 1,2 création de société commerciale pour 1 disparition de société commerciale."