Après l'échec de la médiation engagée sur des augmentations de salaires pour les 950.000 salariés allemands du bâtiment, le puissant syndicat IG BAU pourrait - pour la première fois depuis 1949 - déclencher une grève sur l'ensemble du pays.

"Je ne suis pas en mesure d'annoncer un accord parce qu'il n'y a pas eu d'unanimité", a déclaré le médiateur, Heiner Geissler, après l'expiration du délai de médiation qui arrivait à échéance samedi 1er juin en milieu de journée.

En clair, les partenaires sociaux ont été incapables de trouver un accord à l'issue de la dernière réunion de médiation entre les représentants du syndicat et du patronat de cette branche, rassemblés pendant 22 heures dans un hôtel berlinois.

Le syndicat de branche IG BAU réclamait une hausse de salaires de 4,5% alors que le patronat était opposé à un accord du type de celui conclu début avril dans le secteur de la chimie (3,3% plus une prime).

La fixation d'un salaire minimum dans les Etats régionaux de l'est du pays (ex-RDA) a été la principale pierre d'achoppement samedi au cours des négociations de la dernière chance.

Par conséquent, la période de paix sociale est terminée et la préparation de la grève va commencer, a prévenu le leader d'IG BAU, Klaus Wiesehuegel. La direction du syndicat se réunira dès lundi pour se pencher sur les modalités du conflit.

Le syndicat va appeler rapidement ses adhérents à se prononcer sur la grève et les premiers mouvements pourraient débuter dès la mi-juin, a-t-il laissé entendre.

Ces perspectives inquiètent la Fédération patronale de ce secteur en crise depuis plusieurs années. L'échec des négociations et la probabilité d'une grève constituent "un signe incroyablement mauvais pour l'industrie du bâtiment en Allemagne", a déclaré le leader des négociations pour le patronat, Thomas Bauer, cité par l'AFP.

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