Alors que les futures réglementations mettent l'accent sur l'isolation thermique en vue de rendre les bâtiments et logements moins énergivores, l'acoustique passe au second plan, mais demeure cependant une des préoccupations majeures des Français, pour qui le bruit est la première gêne quotidienne.
Pour mesurer l'impact du bruit sur la qualité de vie des Français, un Observatoire de l'Acoustique dans l'Habitat(*) a été créé, il y a 3 ans, à l'initiative de l'industriel spécialisé dans les plaques de plâtre, Placo. Réalisée par l'Institut Ipsos, la deuxième vague de cet Observatoire, présentée ces jours-ci, a pour objectif de mesurer l'évolution des perceptions, des attentes et des attitudes des Français envers les nuisances sonores.
Premier enseignement de cet Observatoire : le bruit reste toujours « l'ennemi public n°1 », et les attentes en matière de solutions et de confort acoustiques demeurent fortes. L'étude indique ainsi que 54% des Français interrogés sont gênés par le bruit provenant du voisinage ou de l'extérieur (circulation, activités de proximité…), et que 85% d'entre eux sont gênés par un bruit venant de leur propre logement (notamment à cause des cloisons minces entre les pièces). Parmi les facteurs pouvant altérer la qualité de vie à l'intérieur de l'habitat, l'isolation thermique du logement (isolation, qualité du chauffage) est citée par 34% des interrogés.
Une volonté confirmée de faire des travaux
Or, ce phénomène semble s'être légèrement amélioré, puisqu'entre 2007 et 2010, ils n'étaient plus que 40% (contre 43%) à estimer que le bruit extérieur provenant de la circulation ou des activités de proximité occasionnait une gêne régulière. Une des probables raisons : la hausse des chantiers en matière d'isolation thermique, liés aux normes et autres réglementations issues du Grenelle. Mais, dans le même temps, la part des personnes interrogées indiquant que les bruits intérieurs provenant de leur logement étaient une gêne importante, a augmenté, passant de 28% en 2007 à 32% en 2008. Là encore, cette différence est faible et peut être liée au phénomène précédent.
Si les bruits de pas et de talons arrivent en tête des nuisances régulières, suivis par les bruits d'appareils de bricolage, les claquements de portes et fenêtres, les canalisations et autres chasses d'eau, ou encore les aboiements de chien, les conséquences sur la qualité de vie sont toujours les mêmes, note l'Observatoire Placo : stress, énervement, troubles du sommeil. Enfin, 83% des Français interrogées pensent qu'une meilleure isolation phonique pourrait remédier à leur situation (80% en 2007). Une aubaine pour les industriels…