Selon le ministère de l'environnement, un demi-million de logements et de bâtiments publics comme des écoles, des crèches et des hôpitaux constituent des "points noirs" du bruit en raison de leur proximité immédiate d'une route et d'un chemin de fer.

C'est ce qu'estime Pascal Lemonnier, chef de la Mission bruit du ministère de l'Environnement qui coordonne l'action des pouvoirs publics contre cette nuisance au centre cette semaine des 3èmes Assises nationales de l'environnement sonores à Angers.

Pour ce responsable, un "point noir" est un logement ou un bâtiment public sensible riverain d'une voie routière ou ferroviaire du réseau national et secondaire qui supporte en facade, fenêtres fermées, des bruits d'au moins 70 décibels (dB) le jour "et ou" 65 dB la nuit.

L'Etat et les régions, rappelle-t-il, ont entrepris un recensement de ces points noirs qui devrait être achevé en 2003 et une résorption de ceux situés sur les axes nationaux qui concerne 200.000 logements et probablement "des centaines" de bâtiments publics sensibles. Mais le recensement permettra aussi de chiffrer les points noirs du réseau secondaire, quelque 300.000 logements ainsi que des bâtiments publics sensibles dont la protection incombera exclusivement aux collectivités locales.

La résorption des "points noirs" repose à la fois sur le traitement de l'infrastructure de transport avec des murs anti-bruit, des merlons (talus) ou des tranchées (installation d'une dalle de béton perforée ou non au dessus de la voie) et le traitement de façade: isolation des habitations et éventuellement épaississement de murs et isolation de toit.

Le choix des moyens ne dépend pas seulement de la nuisance mais surtout de son coût. Un écran anti-bruit coûte 10.000 francs du mètre linéaire alors qu'une tranchée est de l'ordre de 100 millions de francs (MF) par kilomètre.
Le son montant en hauteur et un mur anti-bruit ne résistant pas au vent au delà de quatre mètres de haut, le traitement de façade est souvent la seule solution pour les immeubles élevés.

Ouvrant mardi dernier à Angers les 3èmes Assises nationales de l'environnement sonore, le ministre de l'Environnement, Yves Cochet, a confirmé qu'il avait fait de la lutte contre le bruit l'une de ses priorités.

"Le problème, c'est qu'on n'a pas encore tout à fait les moyens de notre politique", a-t-il dit. "Ne vous inquiétez pas, le gouvernement tout entier est à l'écoute de ce que dit le ministère de l'Environnement", a-t-il ajouté avec une pointe d'ironie perceptible.

M. Cochet a confirmé la politique de son prédécesseur, Dominique Voynet, visant notamment à protéger les 200.000 logements et bâtiments sensibles les plus exposés au bruit du réseau routier et ferroviaire national.

A lui seul ce programme coûtera au moins dix milliards de francs sur dix ans aux pouvoirs publics, ont rappelé son entourage et M. Lemonnier dans des entretiens avec l'AFP. Dès cette année un milliard de crédits ont été prévus dont la moitié imputée aux ministères de l'Equipement et du Logement et dans une moindre mesure (100 MF) de l'Environnement.

Selon l'échelle du bruit, une exposition permanente à 70 dB peut affecter l'audition et l'ensemble de l'organisme (insomnie, boulimie, hypertension artérielle, irritabilité et stress). La surdité progressive intervient à partir d'une exposition permanente de 80 dB.

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